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Liberty Steel tient sa promesse à Dudelange


Le site dudelangeois a toujours un mince espoir de reprise... si la direction lâche la bride. Photo Julien Garroy / Editpress

Au terme de 100 jours d’audit, le groupe sidérurgique britannique tient promesse. Il procédera à d’importants investissements sur ses sites de production à Liège et Dudelange.

Sanjeev Gupta tient sa promesse faite en juillet dernier. Celle de prendre le temps, 100 jours, pour réaliser un audit afin d’identifier les éventuels investissements nécessaire pour satisfaire ses ambitions sidérurgiques par le biais notamment des sites liégeois et dudelangeois.

L’annonce est tombée cette semaine. Une enveloppe de «100 millions d’euros pour transformer Liberty Liège-Dudelange en un fournisseur européen performant de produits en acier revêtu», a fait savoir, dans un communiqué, le président exécutif de GFG Alliance, maison mère de Liberty Steel Group.

Cet investissement servira, précise Sanjeev Gupta, à moderniser les outils de production, mais également à commencer une large transformation sidérurgique pour aboutir à la neutralité carbone.

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Sans entrer dans les détails, les 100 millions d’euros doivent permettre, pour ce qui est du site belge, «l’amélioration de sa ligne de fer-blanc, la réalisation d’un projet de cogénération sur le site de Tilleur qui permettra la production de sa propre vapeur et de son électricité, et l’amélioration de la qualité, des performances et de la capacité de la ligne de galvanisation n°4 de Flémalle». Le communiqué ne mentionne pas le détail des investissements dédiés au site dudelangeois.

«Trouver une autonomie dans ses produits»

Pourtant, Dudelange ne sera pas en reste. «Cette annonce n’est pas une surprise pour nous dans la mesure où nous avons régulièrement des réunions avec la direction de Liberty. Il va bien y avoir des investissements à Dudelange, notamment sur la ligne de galvanisation et sur un revêtement organique», assure Robert Fornieri, secrétaire général adjoint de la coordination Fédération Industrie au LCGB.

Ce dernier analyse d’ailleurs cet investissement comme une nécessité pour l’avenir. «Il faut comprendre que Liberty est encore un outsider et doit encore trouver une certaine autonomie dans ses produits et sa production. Aujourd’hui, le site de Dudelange produit encore de l’Usibor (NDLR : un acier employé par l’industrie automobile) sous licence ArcelorMittal. Dans le futur, Liberty va devoir développer ses propres produits et cela nécessite des investissements élevés», explique le secrétaire syndical.

Si l’annonce de cet investissement est forcément une bonne nouvelle, le LCGB se montre encore prudent. «Sans vouloir crier victoire, un tel investissement est un bon signe, mais nous suivrons de près les mesures et les investissements à venir», affirme Robert Fornieri avant de lancer : «Il faut remonter à très loin pour se rappeler un investissement de 100 millions d’euros sur deux sites sous ArcelorMittal.»

Toujours dans son communiqué, Sanjeev Gupta, tout en réaffirmant son ambition pour son groupe, a souligné vouloir améliorer les conditions de travail de ses salariés. «Notre objectif est de procéder à des mises à niveau qui amélioreront sensiblement la qualité des produits et les performances opérationnelles des usines, tout en poursuivant notre travail de réduction des coûts et d’amélioration de l’efficacité. Notre stratégie permettra à Liberty Liège-Dudelange d’être compétitive et durable à long terme afin de pouvoir réinvestir et continuer à fournir des emplois locaux de haute qualité pour les générations à venir.»

Jeremy Zabatta