Accueil | Economie | LGX, une Bourse 100 % verte

LGX, une Bourse 100 % verte


Le président de la Bourse, Marc Wagener, a présenté cette nouveauté mardi soir, lors de la 34e édition du Stock Exchange Day, au Kirchberg. (photo Hervé Montaigu)

La Bourse de Luxembourg (LuxSE) a lancé, mardi, une plateforme entièrement dédiée aux instruments financiers verts destinés à lutter contre le réchauffement climatique.

C’est une grande première dont la Bourse de Luxembourg (LuxSE) est très fière. Mardi matin, en amont de la 34 e journée boursière, elle a donné l’impulsion au «Luxembourg Green Exchange» (LGX), une plateforme dédiée aux instruments financiers verts, ou plutôt dans le contexte luxembourgeois, des obligations vertes. Il s’agit de la première du genre « au monde », si on en croit Julie Becker, membre du comité exécutif de la Bourse, en charge du projet. Selon elle, « Luxembourg veut devenir la capitale mondiale de la finance verte ».

Robert Scharfe, le président du comité de direction, a rappelé qu’en 2007 le LuxSE a été la première « Bourse à coter une obligation verte » émise par la Banque européenne d’investissement (BEI). Aujourd’hui, on en compte 114 émises par 25 émetteurs internationaux en 19 devises différentes. Le montant total de ces obligations cotées a dépassé les 45 milliards de dollars.

Le patron de la Bourse estime que les émissions de titres «verts» ont pris leur envol depuis la COP21. « Le marché vert a un potentiel énorme, mais cela doit aller de pair avec les intérêts des investisseurs », a-t-il souligné.

Une volonté de changement

Pour entrer au «Luxembourg Green Exchange», il faut savoir montrer patte «verte». Si cette nouvelle Bourse est « ouverte à tous les émetteurs », dixit Julie Becker, elle exclut néanmoins les entreprises productrices d’énergie nucléaire, celles qui font le commerce d’espèces protégées (faune et flore), qui testent les produits cosmétiques et les médicaments sur les animaux. Les producteurs de pétrole et autres firmes produisant même du charbon «propre» n’ont pas le droit de cité.

Et pour exister sur le marché du LGX, il faut respecter des règles strictes. Elles permettent aux investisseurs d’avoir des informations fiables de la part de l’émetteur. L’instrument financier entrant sur le LGX est obligatoirement porteur d’un label d’instrument «vert» ou équivalent (par rapport au climat, par exemple). L’émetteur doit indiquer au cours du processus d’application la nature verte de la valeur mobilière. Les fonds levés sont tenus d’être exclusivement utilisés pour « le financement ou le refinancement de projets 100 % verts », a insisté la membre du comité exécutif de la Bourse.

Ce n’est pas tout : dans le LGX, l’émetteur devra donner une revue ex ante (une analyse avant admission réalisée par un tiers indépendant) ainsi qu’un reporting ex post , a soutenu Julie Becker. En réalité, la Bourse exige de l’émetteur un rapport sur l’utilisation des fonds qu’il a levés. L’objectif étant d’en avoir un descriptif. Cette exigence est pour les dirigeants de la Bourse sans précédent sur les marchés des capitaux mondiaux.

Aude Forestier