Le Statec publie ce vendredi les projections à moyen terme qui servent à l’établissement du prochain programme de stabilité et de croissance (PSC) et du prochain plan national de réforme (PNR). Il s’attend à ralentissement de l’activité économique en 2023, un rebond en 2024 puis à une stabilisation.
Anticiper l’évolution de l’économie, pour que les politiques décident d’une stratégie, fait partie des missions du Statec. Pour réaliser les dernières projections 2023-2027 publiées ce vendredi, l’institut de statistiques s’est basé sur les hypothèses internationales fournies à la mi-janvier 2023 par Oxford Economics. Elles ont été établies « à politique inchangée », explique le Statec.
Comme l’indique le tableau ci-dessus, le Statec s’attend à un ralentissement de l’activité en 2023, dans un contexte géopolitique toujours très tendu : les effets retardés de la flambée des prix de l’énergie et la hausse des taux d’intérêt ont déjà nui au pouvoir d’achat des ménages, à la rentabilité et à l’investissement des entreprises. L’institut prédit toutefois un rebond en 2024, et enfin une stabilisation du rythme d’expansion aux alentours de 3 %.
Accroissement du chômage
Le Statec indique par ailleurs que le Luxembourg devrait voir son activité « globalement mieux orientée que dans la zone euro dans son ensemble ». La croissance potentielle dans le pays est estimée à 2,5 %, un PIB néanmoins nettement inférieur à celui des quinze années précédentes, qui incluent pourtant la grande récession de 2008/2009. L’activité serait portée par le secteur financier (+2 % en moyenne par an) autant que par les autres branches marchandes (+2,5 % par an) tandis que l’aide publique fournie lors du covid, voire plus récemment, lors de la crise énergétique, viendrait à s’essouffler à partir de 2024.
En ce qui concerne l’emploi total intérieur, le Statec prévoit une hausse moyenne, mais le chômage devrait s’accroître légèrement sur toute la période.
L’inflation, quant à elle, ne devrait revenir à la normale qu’à partir de 2025. Le Statec maintient à 3,4 % sa prévision d’inflation pour cette année et anticipe une tranche indiciaire additionnelle au dernier trimestre 2023. Au total, la hausse de la cote d’application serait ainsi de 5, 3% en 2023, ce qui devrait constituer le pic de l’évolution. À noter que sans les mesures tripartites, la hausse aurait été de près de 8 % en 2023, après +5 % en 2022.
Si la politique demeure inchangée, écrit encore le Statec, les finances publiques devraient être marquées par un déficit inédit qui se résorbera progressivement.
Dans sa publication, le Statec propose également deux scénarios alternatifs, dont un défavorable, modélisant spécifiquement l’impact d’un crash immobilier en zone euro entraînant notamment une évolution moins favorable du marché du travail et affectant aussi les dépenses de consommation des ménages.
Le rapport complet est disponible sur statistiques.lu.