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L’Europe arrive à réduire sa consommation de gaz


La consommation de gaz continue de baisser au Luxembourg. (Photo : archives editpress)

Les Européens et les Britanniques ont réussi à restreindre leur consommation de gaz en janvier. La météo y est pour beaucoup.

La consommation de gaz a fortement reculé en janvier dans plusieurs régions du monde, en particulier dans l’Union européenne (-19 %) et au Royaume-Uni (-16 %), a souligné hier un rapport du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Ce rapport qui s’inspire dans sa forme de celui que diffuse l’Opep, le cartel des pays exportateurs de pétrole, est le premier du genre pour ce groupe de pays producteurs de gaz formé autour du Qatar.

Dans cette première livraison mensuelle, il rappelle que «les conditions météo ont un impact significatif sur la consommation de gaz». L’Union européenne a ainsi consommé 19 % de gaz en moins en janvier comparé à janvier 2022, à 40 milliards de m3, grâce notamment à des températures au-dessus des normales saisonnières qui ont minimisé la demande de chauffage, selon le rapport qui croise des sources diverses. Les efforts d’économie d’énergie ont aussi freiné la consommation de gaz dans l’UE, les industriels se limitant pour leur part «en raison des prix élevés sur le marché européen», ajoute-t-il.

Même phénomène au Royaume-Uni, où le rapport signale comme facteurs de consommation en baisse de 16 %, à 7,4 milliards de m3, un hiver doux, des prix élevés et davantage de production d’électricité hydraulique (+32 % en janvier sur un an), éolienne (+30 %) et solaire (+3 %). Dans l’Union européenne, le gaz utilisé dans des centrales électriques a diminué de 13 % en janvier sur un an, au profit du charbon (+24 %) et de l’hydraulique (+8 %). Aux États-Unis, la clémence des températures et le ralentissement industriel sont évoqués pour expliquer une baisse de la consommation de gaz de 8,8 % à 92 milliards de m3.

La production de gaz de schiste en hausse

Le rapport passe aussi au crible plusieurs pays d’Asie, mais sur des bases de comparaison hétérogènes. Il documente en revanche l’effondrement des livraisons russes par gazoducs à l’UE en 2022 (-58 % par rapport à la moyenne de la période 2019 à 2021) et la montée en puissance du gaz norvégien, qui a fourni 47 % des livraisons par gazoducs à l’UE en 2022 et en est devenu le premier fournisseur. Le rapport rappelle que les Pays-Bas se préparent à fermer le champ gazier de Groeningen d’ici octobre, sauf à le prolonger d’un an si l’approvisionnement européen devenait tendu.

Ce nouveau rapport offre également un aperçu de la production de gaz américaine, en hausse de 5 % en janvier, à 86,3 milliards de m3, avec une production de gaz de schiste en hausse de 10 %, notamment au Texas. Concernant le gaz naturel liquéfié, les importations mondiales se sont contractées en janvier pour la première fois depuis février 2021 (-1,4 % sur un an à 36,7 millions de tonnes), sauf en Europe où les livraisons ont augmenté (+6 % à 12,2 millions de tonnes) pour compenser le tarissement des gazoducs russes. Le marché mondial du gaz naturel liquéfié, sous pression depuis la guerre en Ukraine, devrait rester tendu jusqu’à la fin 2025 en raison de la forte demande européenne, mais pourrait se retrouver ensuite en surcapacité, d’après le groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis) s’exprimant dans un autre rapport paru hier.

Outre sept pays observateurs dont la Norvège, le Forum des pays exportateurs de gaz compte douze États membres, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Russie, l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, le Nigeria, la Guinée équatoriale, le Vénézuela, la Bolivie, la Libye, et l’île anglophone des Caraïbes Trinité-et-Tobago. Ses membres revendiquent 72 % des réserves mondiales et 44 % de la production de gaz vendue dans le monde.