L’euro fléchissait face au dollar alors que la Banque centrale européenne (BCE) a ralenti l’ampleur de ses hausses de taux, même si elle est restée prudente sur d’éventuels nouveaux tours de vis à venir.
Vers 12h50 (14h50 à Paris), l’euro cédait 0,38% à 1,1020 dollar, sans toutefois trop s’éloigner de son sommet depuis mars 2022 atteint fin avril à 1,1095 dollar.
La BCE a remonté ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage avec des taux d’intérêts qui se situent désormais entre 3,25 et 4%, soit un sommet depuis octobre 2008.
Depuis six réunions, la BCE relevait ses taux de manière plus marquée, entre 0,50 et 0,75 point.
Mais la banque centrale est restée plus floue que la Réserve fédérale américaine la veille, qui a signalé la possible fin de son cycle de resserrement monétaire.
Les décisions futures de la BCE « garantiront que les taux directeurs seront amenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2% », selon un communiqué publié à l’issue de la réunion de politique monétaire.
« Ce ralentissement n’est pas une pause, et la banque doit encore procéder à d’autres hausses », estime Ben Laidler, analyste chez eToro.
Du côté de la Fed, elle a remonté ses taux mercredi soir pour la dixième fois d’affilée depuis mars 2022, d’un quart de point de pourcentage.
Même si une pause des hausses n’a pas été formellement envisagée à cette réunion, selon son gouverneur Jerome Powell, Laidler a souligné que le langage du communiqué avait changé de ton.
La Fed n’indique plus qu’elle anticipe des hausses supplémentaires : « on a ôté cette partie. C’est un changement significatif », a-t-il précisé.
Si le dollar s’est dans un premier temps affaibli, le mouvement reste relativement limité car le comité de politique monétaire a signalé ses intentions mais « une certaine incertitude persiste », commente Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.
Si l’inflation reste élevée aux États-Unis, la Fed pourrait en effet recommencer à remonter ses taux.
Les investisseurs se tourneront enfin vers les données sur l’emploi américain qui seront publiées vendredi, un marché du travail moins solide pouvant inciter la Fed à plus de prudence.