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L’euro rebondit face au dollar, la crise turque concentre l’attention


Les regards se portent surtout sur la chute de la livre turque. (Illustration : AFP)

L’euro se reprenait lundi face au dollar, après avoir touché un nouveau plus bas depuis mai 2017 dans la matinée, alors que la crise de la devise turque est le principal catalyseur du marché.

Vers 14h GMT (16h à Luxembourg), la monnaie unique européenne s’échangeait à 1,1430 dollar après être tombée vers 5h GMT à 1,1365 dollar, son plus bas niveau depuis mai 2017. Vendredi vers 21h GMT, un euro valait 1,1413 dollar. La devise européenne se reprenait également face au yen à 126,69 yens contre 126,51 yens vendredi soir. Vers 5h GMT, elle est tombée à 125,15 yens, son plus bas niveau depuis fin mai. Le dollar, lui, se stabilisait face au yen à 110,85 yens, contre 110,83 yens vendredi.

La livre turque en chute libre

La livre turque a creusé ses plus bas historiques pendant la séance asiatique, s’échangeant à 7,2362 livres pour un dollar, avant de se reprendre autour de 6,86 livres pour un dollar vers 14h GMT lundi, après l’annonce d’un plan de riposte. En l’espace de trois mois, la monnaie turque a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar. La banque centrale de Turquie a annoncé lundi qu’elle prendrait « toutes les mesures nécessaires » pour assurer la stabilité financière, au lendemain de propos semblables tenus par Berat Albayrak, le gendre du président à la tête d’un super-ministère des Finances, dans une interview au grand quotidien Hurriyet. Elle a notamment affirmé qu’elle fournirait « toutes les liquidités nécessaires aux banques ».

Mais la décision qu’attendaient les marchés, une hausse des taux d’intérêt pour juguler l’inflation galopante, n’ayant pas été annoncée, les promesses de la banque centrale « auront probablement un effet limité », a jugé Connor Campbell, analyste pour Spreadex. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui impute à un « complot » américain la chute brutale de la livre turque, a accusé lundi les Etats-Unis de chercher à frapper la Turquie « dans le dos ». « D’un côté, vous êtes avec nous dans l’Otan et, de l’autre, vous cherchez à frapper votre partenaire stratégique dans le dos. Une telle chose est-elle acceptable ? », a déclaré le président turc lors d’un discours à Ankara. « Tant que Recep Tayyip Erdogan restera intransigeant, il sera compliqué de voir les investisseurs internationaux revenir en Turquie », avait souligné plus tôt Rebecca O’Keeffe, pour Interactive investor.

Des conséquences « gérables » pour les banques européennes

L’euro a également souffert de la crise turque, avant de se reprendre en milieu de séance européenne, alors que la Banque centrale européenne s’est inquiétée vendredi de l’exposition de certaines banques. Selon Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group, les risques de contagion sont surtout concentrés sur l’espagnole BBVA, l’italienne UniCredit et la française BNP Paribas. Mais, même si le pire scénario se réalisait, « les conséquences devraient être gérables pour les banques européennes », ont estimé les analystes de Deutsche Bank. « Ce sont les monnaies des marchés émergents et les actifs à hauts rendements qui sont les plus susceptibles de souffrir de l’aversion aux risques des investisseurs », a de son côté expliqué Jameel Ahmad, analyste pour FXTM, alors que le rand sud-africain est particulièrement secoué depuis plusieurs séances.

Vers 14h GMT, l’once d’or valait 1 200,85 dollars, après être tombée vers 11h35 GMT, à 1 194,83 dollars, son plus bas niveau depuis fin janvier 2017. Vendredi soir, l’once d’or valait 1 211,70 dollars. La monnaie chinoise valait 6,8828 yuans pour un dollar contre 6,8467 yuans vendredi à 15h30 GMT. Le bitcoin valait 6 411,49 dollars, contre 6 191,24 dollars vendredi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg.

Le Quotidien/AFP