L’Espagne est repassée en février au-dessus de la barre des 4 millions de demandeurs d’emploi, pour la première fois depuis 2016, sous l’effet de la pandémie de Covid-19, selon les chiffres publiés mardi par le ministère de l’Emploi.
Cette hausse est due à l’impact « des sévères restrictions imposées pour lutter contre la troisième vague de la pandémie », assure le ministère dans un communiqué.
Le nombre de demandeurs d’emploi fin février s’élève à 4 008 789 personnes, soit près de 45 000 de plus qu’en janvier, en grande majorité dans les services, secteur le plus touché par les fermetures de bars et restaurants ainsi que les couvre-feux instaurés par les différentes régions.
Ce nombre n’avait pas dépassé les 4 millions depuis avril 2016.
Le mode de calcul du nombre de demandeurs d’emploi, publié par le gouvernement, diffère du nombre de chômeurs calculé par l’Institut national de la statistique (INE), dont les données font référence.
Ce nombre de chômeurs atteignait fin décembre 3,7 millions de personnes, soit 16,1% de la population active selon l’INE.
Ni l’INE ni le ministère ne prennent en compte dans leurs données les personnes au chômage partiel, qui étaient encore 755 000 fin décembre, en particulier dans le tourisme et l’hôtellerie.
L’État espagnol a mis 40 milliards d’euros sur la table
En février, le nombre de demandeurs d’emploi a également augmenté dans l’agriculture (+6 174 personnes), mais a reculé dans la construction (-5 116 personnes). Il est resté quasi stable dans l’industrie.
Depuis le début de la pandémie, l’État espagnol a déboursé environ 40 milliards d’euros pour financer les plans de chômage partiel et les aides aux travailleurs indépendants, selon le chef du gouvernement de gauche, Pedro Sanchez.
L’Espagne a vu son produit intérieur brut (PIB) s’effondrer de 11% en 2020 sur un an, l’un des pires résultats de la zone euro pour ce pays très dépendant du tourisme.
AFP/LQ