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L’espace descend sur terre


Le ministre de l'Économie, Étienne Schneider, s'est félicité de l'arrivée d'un programme d'analysede données spatiales au Luxembourg. (photo Isabella Finzi)

Un partenariat industriel s’est formé pour la naissance d’un centre Earthlab au Luxembourg, dédié à la gestion des risques industriels et environnementaux. Pour le ministère de l’Économie, l’espace est un domaine qui peut aussi amener à la diversité de l’économie luxembourgeoise. Les données récoltées par les satellites peuvent être traitées et utilisées dans le cadre industriel.

Que peut-on faire de données récoltées par des satellites? « L’ensemble des atouts du domaine spatial est bien utilisé par le secteur public et les institutions, mais pas vraiment par le secteur privé. Nous avons cherché à connecter le monde spatial au reste de l’économie », a expliqué Jean-Marc Gardin, directeur général du groupe Telespazio, un des partenaires du nouveau centre Earthlab. Le premier centre a vu le jour en France, dans la région Aquitaine.

Pour mieux comprendre les enjeux des données spatiales, trois objectifs ont été mis en place : la viticulture, la sylviculture et la surveillance des côtes (érosion et qualité de l’eau). Résultat  : les agriculteurs ont pu doser de manière très précise leur quantité de produits phytosanitaires. Économies pour les uns, protection de l’environnement pour les autres. Le deuxième centre Earthlab a été implanté au Gabon, cette fois ci pour monitorer tout le territoire national. Mais surtout pour aider à la gestion de la surveillance maritime dans le golfe de Guinée avec les fuites d’hydrocarbure, la pêche et le trafic maritime.

« L’objectif global est la gestion de risques, des catastrophes naturelles, des risques industriels », estime Jean-Marc Gardin. Marcello Maranesi, directeur de e-Geos, également partenaire, entrevoit un beau potentiel en ce qui concerne la gestion de risques  : « Il est temps de l’appliquer au secteur industriel. »

Apporter une dimension internationale

Deux ans que les Luxembourgeois travaillaient à cette implantation d’un nouveau centre Earthlab au Grand-Duché. Pour cela, Post a pris 37  % des parts, une participation pas si surprenante d’après Claude Strasser, directeur général  : « Nous avons une longue histoire de service satellitaire, même si le grand public nous connaît moins pour cet aspect. Il s’agit pour nous d’une ère nouvelle. Diversifier nos activités, apporter une dimension internationale grâce à notre savoir-faire. » En somme, il s’agit également pour Post de diversifier ses activités.

Yves Elsen dirige quant à lui la PME Hitec qui a 8% des parts de l’Earthlab  : « Notre rôle est de mettre à disposition des logiciels d’analyse critique des données relevées. Il y a beaucoup de données en vrac qu’il faut trier et analyser. Sur le marché global, cela peut intéresser les fonds d’investissement au Luxembourg à l’occasion d’un partenariat public-privé. Et c’est pour nous l’occasion de nous développer à l’international .» Une situation gagnant-gagnant d’après les différents acteurs du projet qui a seulement quelques jours d’existence.

Si le gouvernement luxembourgeois a permis de faciliter l’émergence de l’Earthlab au Grand-Duché, en mettant sur la table notamment une enveloppe de 1,6  million d’euros de financement dans le cadre de la politique de diversification de l’économie pour contrebalancer le poids du secteur financier, pour Étienne Schneider, ministre de l’Économie, cet investissement dans l’espace pourrait être la prochaine success story du Grand-Duché. Remercié pour l’action du gouvernement par les différents partenaires, le ministre s’est fendu d’un  : « C’est plutôt rare, ces derniers temps, que l’on remercie l’action du gouvernement! »

Audrey Somnard