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Les résidents du Grand-Duché préfèrent la campagne


La commune de Ahn à proximité de Wormeldange. (Illustration : DR)

En 2015, plus de 20 % des personnes âgées entre 20 et 64 ans vivaient dans des zones urbaines au Luxembourg selon une étude d’Eurostat.

L’étude a été publiée lundi dans le cadre de l’adoption par les ministres de l’UE responsables des affaires urbaines du Pacte d’Amsterdam, qui chercher à renforcer la dimension urbaine dans les politiques européennes. Celle-ci aborde également la menace de pauvreté ou d’exclusion sociale dans les États membres.

En Europe, les villes peuvent être vues à la fois comme la source et la solution de nombreux défis économiques, sociaux et environnementaux. Il s’agit d’un constat dressé par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Selon lui, 70 % des citoyens âgés entre 20 et 64 ans vivant en ville avaient un emploi en 2015. Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale touchait à la même période près de 24 % des citadins.

Qu’en est-il de la situation au Luxembourg ? Vingt et un pour cent des personnes entrant dans la catégorie des 20-64 ans habitent dans des villes. Le pays présente un taux plus élevé que la Slovaquie (19 %) et la Slovénie (20 %). A contrario, plus de la moitié de la population étudiée vivait dans des zones urbaines au Royaume-Uni (60 %). Il en est de même sur l’île de Chypre (54 %).

Plus d’emploi rural qu’en Belgique

Dans son analyse, l’institut de la statistique européenne ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il s’est intéressé au taux d’emploi à la fois dans les villes et les zones rurales. Le taux d’emploi au Grand-Duché dans les villes s’est affiché à 76,2 % toujours en 2015.

Il est inférieur de quelques points à celui de la Suède (79,8 %). Cependant, il dépasse de 1,1 point celui de l’Allemagne (75,1 %). L’écart est nettement plus important si on compare les chiffres luxembourgeois avec ceux enregistrés en Belgique (60,8 %). Néanmoins, il se réduit un peu avec le taux français (68,1 %). En zone rurale luxembourgeoise, le taux dépasse les 70 %. Il dépasse de peu celui de la Belgique (69,9 %) et se rapproche des chiffres français (73,7 %). En revanche, il est largement inférieur à celui de l’Allemagne (81,1 %)

Dans la plupart des États membres, le taux d’emploi dans les zones urbaines était plus important que celui des zones rurales. C’est le cas plus particulièrement en Bulgarie (la différence est de 16,7 points) et en Lituanie.

Ici, l’écart n’est que de 10,5 points en faveur de l’emploi urbain. Inversement, le pourcentage d’emploi était plus faible en ville que dans les zones rurales chez nos voisins belges (9,1 points), en Autriche (8,7 points), en Allemagne (6 points), en France et en Grèce (5,6 points chacune) ainsi qu’aux Pays-Bas (5,5 points) et au Royaume-Uni (4,2 points).

En 2014, l’Union européenne comptait près de 50 millions de citadins menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale, soit 24,4 % de la population vivant en ville, précise Eurostat. Parmi les États membres, les proportions les plus faibles de citadins en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale ont été enregistrées au Luxembourg (16,1 %) ainsi qu’en République tchèque (13,9 %), en Slovaquie (15 %) et en Finlande (16,6 %).

Le pourcentage est plus élevé de 3,5 points en France (19,6 %). Mais il est plus fort en Belgique (28,6 %) et en Allemagne (24,1 %). Concernant les autres territoires de l’Union, le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est plus prononcé en ville qu’en zone rurale en Autriche (différence de 14,2 points) qu’au Danemark (9,4 points). Plus proche de nous, l’écart en Belgique est de 7,5 points, de 6,6 points au Royaume-Uni, de 5,3 points en Allemagne. La différence diminue en France (3,3 points) et aux Pays-Bas (3,1 points).

Aude Forestier