Le prix européen du gaz a poursuivi sa hausse inexorable ce vendredi pour finir à un nouveau record en clôture, dopé par la fermeture «pour maintenance» de Nord Stream par le géant russe Gazprom pour plusieurs jours.
La difficulté de l’Union européenne à amasser des réserves suffisantes pour pouvoir se passer des exportations russes pendant l’hiver sans créer de pénurie a fait monter le prix du contrat à terme du TTF néerlandais à 257,40 euros, du jamais vu en fin de séance. En cours de séance, il n’avait dépassé ce niveau que pendant les premières journées extrêmement volatiles de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour atteindre un sommet historique le 7 mars à 345 euros.
Si Gazprom a affirmé que les livraisons de gaz allaient reprendre après un arrêt du 31 août au 2 septembre, le marché reste nerveux : l’Union européenne accuse Moscou d’utiliser le gaz comme moyen de pression dans le cadre de son invasion de l’Ukraine. Résultat, le régulateur allemand de l’énergie a signalé jeudi que le pays risque de manquer son objectif de remplissage de ses réservoirs fixé par le gouvernement d’Olaf Scholz.
L’électricité suit la même évolution
Le chef du régulateur Klaus Müller a averti que des pénuries étaient à attendre dans certaines régions durant l’hiver, et qu’il ne s’agissait «pas d’un hiver mais d’au moins deux, et le deuxième pourrait être encore plus difficile». L’Europe tente dans la douleur de se sevrer du gaz russe, dont l’Allemagne est particulièrement dépendante.
L’électricité suit pour sa part mécaniquement l’évolution des cours du gaz, car le marché est calé sur le coût des centrales à gaz (et à charbon) appelées à la rescousse pour assurer l’équilibre du système.