Le baromètre des PME européennes du cabinet EY inclut pour la première fois cette année des entreprises luxembourgeoises.
Selon ce baromètre présenté hier à la presse, les PME européennes ont une perception très positive de l’état actuel des affaires. En effet, nombre d’entre elles ont l’intention d’investir au cours des six prochains mois afin d’assurer leur future croissance, mais ces intentions divergent d’un bout à l’autre du continent européen.
Globalement, les entrepreneurs européens considèrent leurs perspectives de croissance actuelles et futures comme étant positives. Une bonne nouvelle dans le contexte d’une économie encore plutôt morose. 87 % des entreprises sondées estiment l’état actuel des affaires comme étant favorable ou assez favorable (93 % des entreprises sondées au Luxembourg), la moitié (50 %) tablant sur une hausse de leur chiffre d’affaires pour 2015 par rapport à 2014. 46 % des entreprises interrogées s’attendent à une amélioration de leur performance au cours des six prochains mois, alors que seules 7 % sont pessimistes quant aux performances de l’année prochaine (au Luxembourg, ces chiffres atteignent respectivement 41 % et 4 %).
Les PME ont davantage confiance dans les perspectives économiques de leur propre pays qu’au niveau européen (32 % se montrent optimistes pour leur économie nationale, tandis qu’elles sont seulement 28 % en ce qui concerne l’économie européenne). Les pays accordant le plus de confiance au climat économique tant à l’échelle nationale qu’européenne au cours des six prochains mois sont : l’Irlande (avec respectivement 68 % et 59 %), le Royaume-Uni (49 % et 42 %) et l’Espagne (48 % et 42 %). Les entreprises luxembourgeoises sondées sont à 27 % optimistes pour l’avenir économique, tandis que 13 % s’attendent à une détérioration.
Seules 20 % des PME luxembourgeoises se montrent optimistes quant à une reprise à l’échelle européenne au cours des six prochains mois, 15 % allant jusqu’à prédire une détérioration. C’est la Grèce qui se montre la plus pessimiste sur ces deux aspects. Les PME grecques s’attendent à une détérioration de l’environnement économique à l’échelle nationale (47 %) et européenne (46 %).
Optimistes pour l’avenir économique
Une des raisons de ce pessimisme est à trouver dans la crise actuelle en Ukraine, une entreprise sur cinq (21 %) indiquant avoir ressenti les effets des tensions dans la zone dans la conduite de ses affaires, l’industrie manufacturière étant la plus affectée (25 %). Les pays les plus touchés sont notamment la Turquie (40 %), la Grèce (34 %), la Russie inclue dans une étude européenne « élargie » (33 %) et enfin l’Allemagne (26 %).
Les investissements des PME restent stables dans l’ensemble : 64 % d’entre elles ont l’intention de conserver le même niveau d’investissement au cours des six prochains mois, 29 % comptent augmenter leurs investissements contre 7 % des entreprises ayant l’intention de les réduire. La Turquie occupe la tête du classement en termes de projets d’investissement (50 % des PME turques comptent augmenter leurs investissements). La France (29 %) et le Luxembourg (25 %) se situent dans la moyenne européenne.
Une des entraves majeures à la croissance identifiée par l’étude est le manque de main-d’œuvre qualifiée. 31 % des entreprises confirment que ce constat va affecter leur chiffre d’affaires dans une certaine mesure : l’Autriche (59 %), la Suisse (55 %), la Grèce (55 %) et l’Allemagne (51 %) semblent les plus affectées par la pénurie de compétences. Le Royaume-Uni (25 %), la Suède (19 %), le Luxembourg (13 %), l’Irlande (13 %), le Danemark (5 %) et enfin la Norvège (4 %) comptent parmi les pays les moins touchés.
De notre journaliste Audrey Somnard