Les députés britanniques ont approuvé mardi un amendement obligeant les territoires d’outre-mer du Royaume-Uni à déclarer publiquement l’identité des propriétaires des entreprises qui y sont enregistrées, dans un effort de transparence destiné à lutter contre les paradis fiscaux.
Les territoires tels que les Iles Caïmans, les Iles Vierges britanniques ou les Iles Turques-et-Caïques auront jusqu’au 31 décembre 2020 pour créer des registres publics de propriété, faute de quoi ils s’exposeront à une intervention de Londres. Le gouvernement de la Première ministre conservatrice Theresa May privilégiait une approche plus consensuelle vis-à-vis de ces territoires mais il a reconnu mardi qu’il ne serait pas en mesure de bloquer cet amendement, qui a bénéficié du soutien de nombreux députés tories.
Cette mesure permettra de « changer la donne » dans « nos paradis fiscaux », a souligné la députée de l’opposition travailliste Margaret Hodge, l’un des signataires de cet amendement au projet de loi sur le blanchiment d’argent. « Avec des registres ouverts, nous saurons qui possède quoi et où. Et nous pourrons voir où l’argent circule », a-t-elle ajouté. « Qu’il s’agisse d’évasion ou de fraude fiscale, d’un kleptocrate, d’un criminel, de gangs impliqués dans le crime organisé, de blanchisseurs d’argent ou de ceux qui veulent financer le terrorisme, cela les empêchera (…) de cacher leurs richesses toxiques et de blanchir de l’argent », a assuré la députée.
L’organisation Transparency international a salué l’adoption de l’amendement comme un « moment extrêmement important dans la lutte contre la corruption ». Ces territoires « ont longtemps été le talon d’Achille de nos défenses contre l’argent sale ».
Le Quotidien/AFP