Les Bourses européennes ont progressé légèrement mardi, prenant acte d’un accord sur un plan de soutien massif à l’économie européenne qui était anticipé par les investisseurs.
L’indice phare de Francfort en a profité pour dépasser son niveau d’avant la pandémie de Covid-19, le Dax gagnant 0,96% sur sa séance du jour et affichant ainsi une hausse de 0,05% depuis le début de l’année. Les autres places ont été plus mesurées, Milan montant de 0,49%, Paris et Madrid de 0,22%, tandis que Londres avançait de 0,13%. Wall Street était plus contrastée : à 18h30, le Dow Jones progressait de 1,13% et l’indice élargi S&P 500 de 0,44%, alors que le Nasdaq cédait 0,44%.
« Les marchés n’ont pas fini au plus haut, probablement parce que les investisseurs ont toujours estimé qu’un compromis allait être atteint à la fin » des tractations à Bruxelles, estime David Madden, analyste de CMC Markets. Au terme d’un sommet marathon, les dirigeants européens sont parvenus mardi à l’aube à un accord historique destiné à soutenir leurs économies. Ce plan est fondé pour la première fois sur une dette commune. Un fonds de 750 milliards d’euros, qui pourront être empruntés par la Commission sur les marchés, est prévu pour combattre la crise engendrée par la pandémie de Covid-19. Il se décompose en 390 milliards de subventions, qui seront allouées aux États les plus frappés par la pandémie. Ce sera la dette commune à rembourser par les 27.
« L’accord est une condition nécessaire (…) mais il n’est pas suffisant »
« 390 milliards de subventions, c’est 2,8% du produit intérieur brut de l’UE 27 (NDLR : sans le Royaume-Uni), au lieu des 3,5% initialement proposés par le couple franco-allemand », relève Véronique Riches-Flores, fondatrice du cabinet Riches-Flores Research. Outre ces subventions, 360 milliards d’euros seront disponibles pour des prêts, remboursables par le pays demandeur. « L’accord est une condition nécessaire pour que les marchés continuent à se reprendre mais il n’est pas suffisant », juge Alexandre Neuvy, responsable de la gestion privée chez Amplegest, qui note « que les autres marchés, par exemple celui des changes, ont aussi très peu bougé. »
Sur le marché de la dette, les taux à dix ans sont restés stables au lendemain d’une baisse de ceux de l’Italie et l’Espagne, considérés comme deux des pays les plus fragiles de la zone euro. Au niveau sanitaire, « les marchés s’habituent au fait de savoir que la pandémie persiste aux États-Unis et qu’elle n’est pas sous contrôle », commente Alexandre Neuvy. Plus de 60 000 nouveaux cas de contamination au coronavirus en l’espace de 24 heures ont été recensés aux États-Unis pour le septième jour consécutif, avec une flambée particulièrement importante en Floride. L’épidémie reste également menaçante dans d’autres pays, par exemple en France, qui peut « basculer » dans une situation comme celle qui sévit en Catalogne, où plusieurs foyers sont actifs, a averti mardi le président du Conseil scientifique chargé de conseiller le gouvernement.
Sur le plan des valeurs, en Allemagne, Deutsche Bank a perdu 4,27% à 8,50 euros. Les résultats du deuxième trimestre 2020 de la première banque allemande, attendus le 29 juillet, seront « légèrement au-dessus » des attentes du consensus des experts financiers, après une perte nette de 43 millions d’euros au premier trimestre, a prévenu l’entreprise dans un communiqué mardi. À Londres, les valeurs du tourisme, qui auraient tout à gagner d’un retour à la normale rapide après la pandémie, profitaient de l’optimisme du marché à propos d’un possible vaccin. Le groupe aérien IAG a gagné 2,94% à 217,20 pence et Whitbread, propriétaire des hôtels Premier Inn, 3,73% à 2.365,00 pence. À Paris, Airbus a gagné 3,56% à 68,05 euros. La chaîne d’habillement britannique Ted Baker a bondi de 14,45% à 80,80 pence: elle a annoncé que ses ventes en ligne avaient grimpé plus que prévu lors de la période de 12 semaines achevée mi-juillet, ce qui rassurait sur l’activité du groupe après une récente levée de fonds pour survivre à la pandémie.
AFP