L’horizon s’est obscurci jeudi pour les marchés, à nouveau en baisse, effrayés par la propagation implacable du coronavirus partout dans le monde et en particulier aux États-Unis, première économie de la planète.
Le rouge a fait son retour en Asie, où Tokyo notamment, après deux séances de gains spectaculaires, a brutalement marqué le pas, face aux craintes croissantes d’une flambée de la maladie dans la capitale japonaise. La petite éclaircie des deux derniers jours en Europe a également été balayée. Vers 10H00 (08H00 GMT), Paris perdait 1,88%, Francfort 2,01% et Londres 2,41%. Milan reculait de 1,50% et Madrid de 2,37%.
« La tendance négative du matin est à mettre sur le compte de la propagation quasi incontrôlée du virus aux États-Unis et en particulier à New York, qui se confine de plus en plus », a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement chez Mirabaud. « Sur les marchés, une nouvelle séquence va s’ouvrir. Maintenant que les investisseurs ont au moins partiellement digéré la mise en place de plans de soutien budgétaire massifs et de chèques en blanc de la part des banques centrales, quelle tournure vont prendre les événements ? », s’est interrogé Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.
Distanciation social contre rebond de l’activité
« Il s’agit toujours d’évaluer si la pandémie va poursuivre sa propagation rapide ou si les mesures de confinement vont rapidement ralentir le rythme de sa progression, permettant ainsi une reprise rapide de l’activité, a-t-il poursuivi. « Avec ce risque en toile de fond : l’épidémie va-t-elle repartir dès que les efforts seront relâchés ? ». Car selon lui, « si des mesures de distanciation sociale peuvent sans doute s’appliquer de manière durable sans compromettre le rebond de l’activité, comme c’est le cas en Chine, il reste à voir si l’Europe et les Etats-Unis parviendront à suivre l’exemple des pays du sud-est asiatique ».
Dans ce contexte, le marché du pétrole évoluait aussi dans le rouge peu avant 07H00 GMT, avec un prix du baril de brut américain WTI en retrait de 2,29% à 23,93 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,42% à 27,00 dollars. Le dollar reperdait pour sa part du terrain face au yen. En revanche l’euro continuait de s’apprécier face à la monnaie nippone et au dollar.
Sur le marché de la dette, largement irriguée par les banques centrales, les mouvements restaient limités. Mercredi, les indices européens avaient pourtant enregistré leur deuxième séance de gains décents, aidés par la perspective de dépenses de relance plus importantes, en particulier en Allemagne et aux Etats-Unis