La Bourse de Paris devrait encaisser de lourdes pertes à l’ouverture lundi matin, dans le sillage des Bourses chinoises, regagnée par la défiance après la pire semaine connue par Wall Street depuis 2008 et sur fond d’une cascade d’avertissements sur résultats.
Le contrat à terme sur le CAC 40 chutait de 3,78% une quarantaine de minutes avant l’ouverture de la séance. Vendredi, il avait fini en hausse de 5,01% à 4.048,80 points, repassant de justesse au-dessus des 4.000 points. Wall Street a en revanche fini dans le rouge vendredi, au terme de sa pire semaine depuis 2008.
Ainsi le plongeon des Bourses chinoises lundi matin, dans le sillage de la débâcle de Wall Street vendredi, laissait présager une ouverture sanglante en Europe. L’échec dimanche au Congrès américain d’un projet de loi visant à mobiliser jusqu’à près de 2.000 milliards de dollars en soutien à l’économie américaine a ainsi lourdement pesé sur la séance asiatique, même si la Bourse de Tokyo a fait exception.
Malgré d’intenses négociations, la Maison Blanche, les républicains et les démocrates du Congrès n’ont pas su s’accorder dimanche pour parvenir à un premier vote, très attendu, sur un gigantesque plan de soutien à l’économie américaine, affectée par la pandémie de coronavirus.
« Des informations selon lesquelles une société de compensation auprès de l’opérateur boursier CME était en difficulté ont nourri le mouvement baissier (aux Etats-Unis vendredi), les investisseurs étant passés d’un optimisme prudent à une panique aveugle dans une mesure égale », a commenté dans une note Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.
Un espoir venu de Tokyo?
La Bourse de Tokyo a fini lundi en forte hausse, soutenue notamment par la baisse du yen, tandis que le titre SoftBank Group a décollé, porté par un plan XXL de cessions d’actifs et de rachats d’actions. L’indice vedette Nikkei a terminé sur un gain de 2,02% à 16.887,78 points, tandis que l’indice élargi Topix a pris 0,68% à 1.292,01 points.
Les investisseurs à Tokyo ont fait relativement peu de cas du report de plus en plus probable des Jeux olympiques, initialement prévus cet été dans la capitale japonaise, en raison de la pandémie de coronavirus. Cette option a été mise officiellement sur la table des discussions dimanche par le Comité international olympique (CIO), et le Premier ministre japonais Shinzo Abe a aussi reconnu lundi pour la première fois qu’un tel scénario « pourrait devenir inévitable ».
« Les marchés avaient déjà intégré que les Jeux olympiques seraient reportés ou annulés », a expliqué Naoki Fujiwara, un responsable de la société de gestion d’actifs Shinkin Asset Management cité par l’agence Bloomberg.
LQ / AFP