Depuis la mi-août, Colette Dierick dirige ING Luxembourg. Déménagement, bataille de la rentabilité : la successeure de Luc Verbeken a plusieurs défis devant elle.
L’établissement bancaire doit s’installer dans le quartier de la Gare à Luxembourg au printemps prochain. Interrogée sur l’avenir du contact client et la digitalisation, Colette Dierick répond qu’elle voit une collaboration entre les deux «canaux de distribution».
À la tête d’ING Luxembourg depuis le 16 août, la nouvelle patronne de la banque orange a du pain sur la planche. Elle a surtout de grands chantiers à mener. Le premier d’entre eux et « le plus agréable », selon elle, étant le déménagement vers le nouveau bâtiment situé en face de la gare de Luxembourg.
Prévu au second semestre de cette année, il aura finalement lieu au printemps 2017. Actuellement, les salariés de l’établissement bancaire sont répartis sur trois sites, « ce qui fait que pour la collaboration entre les gens, ce n’est pas pratique », soutient la successeure de Luc Verbeken. « Tout le monde a le regard tourné vers cette union », continue-t-elle. Pour la patronne d’ING, ce déménagement, « c’est le projet numéro un, celui qui a beaucoup d’importance pour les collaborateurs ».
Aider le client à aller de l’avant
Outre la migration vers le nouveau siège, Colette Dierick a ce qu’elle appelle « une mission essentielle » : « Veiller à ce que nos clients reçoivent un service chez nous. » Selon elle, chaque «business leader» aide le client à « avoir un pas d’avance dans la vie, aussi bien du côté privé que du côté professionnel ». C’est « un chantier permanent qui m’occupe tous les jours », dit-elle en souriant.
Mais un autre défi auquel elle doit faire face, comme tous les autres patrons de banque, c’est de s’assurer « que la rentabilité reste à un niveau suffisant ». « La liquidité abondante que la Banque centrale européenne prévoit donne un grand souci au niveau de nos revenus. Comme une grande partie de nos revenus provient de la marge d’intérêt, c’est effectivement un grand chantier pour toutes les banques », souligne-t-elle.
Entre ING et la digitalisation, il y a un lien fort. Cependant, l’autre banque de la route d’Esch ne propose pas encore la solution de paiement mobile bancaire Digicash à ses clients. La patronne de la banque orange explique que son établissement, qui est à la fois international et local, n’est pas encore engagé dans ce projet luxembourgeois.
Mais « il y a de fortes chances qu’on le fera », articule-t-elle sans donner de date. Concernant l’avenir de la place financière luxembourgeoise, Colette Dierick se dit plutôt « confiante ». « C’est plutôt intuitif qu’analytique », avise-t-elle. Et le contact avec le client, qui est très important au Luxembourg comme ailleurs, disparaîtra-t-il dans les années à venir à cause du développement de la digitalisation?
Pour la patronne belge d’ING Luxembourg qui a 32 ans d’expérience au sein d’ING Belgique, il semblerait que non. Car « l’interaction humaine fait la différence », indique-t-elle. « À l’avenir , dit-elle, je vois une collaboration entre ces deux canaux de distribution» , le contact avec la clientèle en agence bancaire et le digital . Colette Dierick estime que le digital « va encore continuer » et qu’il offrira « plus de possibilités qu’aujourd’hui ».
Aude Forestier