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Les géants Amazon et Apple souffrent des pénuries à l’approche des fêtes


Amazon a fait savoir son intention de recruter 150.000 saisonniers pour la période des fêtes de fin d'année (Illustration AFP)

Amazon et Apple ont récolté des dizaines de milliards de dollars de revenus au dernier trimestre, mais les deux géants des technologies et de l’électronique voient leur croissance pâtir des mêmes maux que le reste de l’économie: les difficultés de recrutement et la pénurie de semi-conducteurs.

Les résultats des deux groupes américains, publiés jeudi, ont déçu les investisseurs, et leurs titres perdaient chacun plus de 3% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York. Amazon, qui peine à embaucher à hauteur de ses besoins, a réalisé un chiffre d’affaires de 110,8 milliards de dollars (+15%) au troisième trimestre, conforme à ses attentes, mais pas à celles des analystes qui escomptaient plus de 111,6 milliards.

Le leader du commerce en ligne n’a dégagé « que » 3,2 milliards de dollars de bénéfice net, un chiffre qui pâtit de la comparaison défavorable avec l’an dernier, quand il avait triplé ses profits sur un an à 6,3 milliards, à la faveur de la crise sanitaire et d’une opération annuelle de soldes.

Dans son communiqué, le groupe américain met en avant ses nombreux investissements, soulignant qu’il a « quasiment doublé son réseau d’entrepôts depuis le début de la pandémie ». Fin septembre, près d’1,5 million de personnes travaillaient pour Amazon dans le monde, soit 30% de plus qu’il y a un an, et la firme continue d’embaucher à tour de bras pour satisfaire la demande qui ne faiblit pas, malgré la levée des mesures de confinement dans de nombreux pays.

Manque d’humains et de puces

Mais les tensions sur le marché du travail américain la freinent. « Au quatrième trimestre, nous nous attendons à plusieurs milliards de coûts additionnels pour notre activité de vente aux consommateurs », a prévenu Amazon, citant « le manque de main d’oeuvre, l’augmentation des salaires, les problèmes d’approvisionnement mondiaux et des coûts de transport en hausse ».

Le groupe de Seattle (nord-ouest des Etats-Unis) a fait savoir il y a dix jours son intention de recruter 150.000 saisonniers pour la période des fêtes de fin d’année, en plus de 165.000 embauches déjà annoncées en septembre. Il offre de fortes primes à l’embauche. Le prix du pétrole et la pénurie de composants électroniques pèsent aussi sur ses activités, comme sur celles d’Apple.

La firme californienne estime avoir perdu environ six milliards de dollars de revenus de juillet à septembre du fait de « contraintes d’approvisionnement plus importantes que prévu », a déclaré le directeur général, Tim Cook, lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats.

Dans le détail, la marque à la pomme a été frappée, par « des pénuries de silicone », élément essentiel dans la fabrication de puces électroniques, qui touchent l’ensemble du secteur des produits électroniques de grande consommation, ainsi que des « perturbations liées au coronavirus » dans les usines sous-traitantes du groupe en Asie du Sud-Est. « Nous vivons encore dans une époque sans précédent », a souligné Tim Cook.

Prévisions molles, attentes élevées

Il s’attend à ce que les pertes de chiffre d’affaires durant le trimestre en cours, celui des fêtes de fin d’année, soient supérieures à celle enregistrées cet été. Au total, le chiffre d’affaires est ressorti à 83,3 milliards de dollars, en hausse de 29%, tiré par les ventes de l’iPhone.

Les ventes de l’appareil vedette ont bondi de 47% sur un an. Sur l’ensemble de son exercice 2020/21 (d’octobre à septembre), Apple a vendu pour 191,9 milliards de dollars de smartphones, de très loin le record, et près d’un tiers de plus que lors de son dernier exercice avant la pandémie. Des chiffres qui prouvent que la demande reste forte, a commenté l’analyste Dan Ives de Wedbush, optimiste sur les perspectives d’Apple pour la fin de l’année et au-delà.

Pas trop d’inquiétudes non plus du côté d’Amazon, qui table sur des ventes comprises entre 130 et 140 milliards de dollars pour le dernier trimestre de l’année (soit une croissance comprise entre 4 et 12% sur un an). « Ces prévisions molles seraient plus inquiétantes si Amazon n’avait pas l’habitude de réaliser des performances au-delà des attentes pendant les fêtes », a réagi Andrew Lipsman du cabinet eMarketer.

Le leader mondial du cloud (informatique à distance), peut aussi compter sur cette activité rendue fondamentale par la pandémie : sa filiale AWS a vu ses revenus progresser de 39% sur un an au dernier trimestre, dépassant les 16 milliards de dollars.

LQ/AFP