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Les fortunes françaises tentées par des placements au Luxembourg


Le potentiel retour de l’ISF en France fait fuir les fortunes françaises côté luxembourgeois.

Les épargnants fortunés, inquiets de voir la gauche se rapprocher du pouvoir, sont nombreux à s’intéresser aux contrats d’assurance vie au Luxembourg, selon leurs conseils, persuadés que leurs économies seront ainsi davantage à l’abri.

Guillaume Gimbal, directeur de la gestion de fortune chez Swiss Life Banque Privée, a vu dans la foulée de l’annonce de la dissolution par Emmanuel Macron le 9 juin dernier une «augmentation très significative du nombre de sollicitations» de la part de ses clients à propos de l’assurance vie au Luxembourg, pays connu pour son attractivité fiscale.

Ce produit «rassure (…) parce que plane un peu le spectre de la taxation de l’épargne», explique Gimbal, à la tête d’une équipe d’une dizaine de conseillers, qui s’adressent à des clients lui confiant a minima 500 000 euros.

Même au tournant des années 2010, «âge d’or» du contrat luxembourgeois sur fond de crise de la dette grecque et de craintes sur la solidité de la zone euro, «on avait été moins sollicité qu’aujourd’hui», constate-t-il.

La crainte porte sur une des mesures phares du programme du Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête au second tour des législatives : la taxation des revenus du capital via le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). «On avait un peu pris goût à cette absence de l’ISF depuis quelques années», observe Gimbal, «on commence à préparer nos clients à la forte probabilité de son retour».

La «fiscalité juste» focalisée entre autres sur «les foyers les plus aisés» figure parmi les cinq priorités de la candidate du NFP à Matignon, Lucie Castets. Si les contrats luxembourgeois n’exonèrent pas la clientèle française d’une taxation dans leur pays d’origine, des stratégies utilisant ces placements existent pour la diminuer.

«On n’a jamais connu de période où on ne pouvait pas optimiser la pression fiscale de façon tout à fait classique», souligne Gimbal, qui invite pour le moment ses clients à ne pas «céder à la panique». Les contrats d’assurance vie au Luxembourg offrent des avantages, selon ceux qui les commercialisent : large gamme d’investissements (y compris en dollars), priorité sur tous les autres créanciers (y compris l’État, les salariés et les organismes de sécurité sociale) en cas de faillite de l’assureur…

Les banques françaises en savent quelque chose : elles disposent pour leurs clients français de filiales dédiées au Luxembourg, commercialisant ces produits d’épargne.

«Ce n’est pas un hasard si l’assurance-vie luxembourgeoise séduit. Et notamment les épargnants et investisseurs français. Ils constituent ainsi la majorité de la clientèle», se félicite ainsi sur son site internet BPCE Life, associée au groupe des Banques populaires et des Caisses d’épargne.

À partir de 500 000 euros de versement minimum, Crédit agricole life insurance (Cali) «propose des gammes de produits d’assurance vie et de capitalisation spécialement conçues pour les résidents fiscaux français».

BPCE Life, Cali, Sogelife (Société Générale) et Cardif Lux Vie (BNP Paribas) approchent à eux quatre les 65 milliards d’euros sous gestion au Luxembourg.

Faire ses cartons ?

Mais les accidents existent : l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme français des banques et des assurances, a annoncé la semaine passée que 30 000 contrats étaient concernés en France par l’insolvabilité de l’assureur vie FWU Life Insurance Lux SA, basé au Luxembourg.

Certains épargnants fortunés, dont le patrimoine se compte en millions, voire dizaines de millions d’euros, souhaitent même aller plus loin et envisagent très sérieusement l’expatriation.

Le cabinet d’avocats Sekri Valentin Zerrouk a dressé la liste des conditions à remplir : vendre tout actif immobilier librement habitable en France et mettre fin à tout bail locatif, cesser toute activité professionnelle en France, salariée ou non, transférer la majorité de ses investissements hors de France… et bien sûr partir avec l’ensemble de sa famille en limitant son retour en France à quelques semaines par an.

L’expatriation fiscale est «en réalité extrêmement compliquée et coûteuse», précise Nicolas Hubert, directeur général de Milleis Banque.

Hasard ou pas du calendrier, le Luxembourg fait encore plus les yeux doux aux futurs expatriés : le ministre des Finances, Gilles Roth (CSV) a annoncé le 17 juillet une série de nouvelles mesures en ce sens, dont des incitations fiscales.

2 plusieurs commentaires

  1. Le gros défaut du Luxembourg est d’être dans l’eurozone.

    • Ge ou alias Gérald, le plus gros défaut c’est d’avoir une mentalité comme la votre. Le Luxembourg sans l’europe ne serait rien (bcp d’instituts Européennes sont ici et bcp de subventions reçus de l’europe). J’ai remarqué que vous aimez bcp les dictatures (il suffit de lire vous commentaires!). Dans la vie il faut savoir évoluer, comprendre les choses, distinguer les choses, or si vous n’arrivez pas à comprendre le simple fait qu’est-ce qui est bon pour l’humanité, ben vous n’êtes pas né à la bonne époque. Mais j’ai peut-être une solution pour vous, allez vivre en russie, chine (vos idoles – gouvernementaux). Ne prenez pas mal, mais posez-vous des questions sincèrement.

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