Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La fédération des constructeurs et importateurs automobiles au Luxembourg (Febiac) fait part des lourdes répercussions de la crise sanitaire sur le secteur automobile. Une reprise progressive s’annonce toutefois.
Les chiffres cités jeudi par la Febiac sont impressionnants. En Europe, plus de 1,15 million de personnes sont affectées par la fermeture des usines automobiles à la suite du confinement décrété par la plupart des pays européens. «Ce nombre ne représente que les personnes travaillant directement dans la production et l’assemblage de voitures, véhicules utilitaires légers, poids lourds et bus», précise Guido Savi, porte-parole de la Febiac. En réalité, le nombre de travailleurs affectés par l’arrêt de la production automobile est donc bien plus important. La fédération précise que le secteur automobile occupe plus de 13,8 millions de personnes en Europe.
«La crise a également entraîné une interruption de l’approvisionnement des usines par les équipementiers. Nous estimons la perte de production à plus de deux millions de véhicules et la durée moyenne de fermeture est maintenant de près de 30 jours», reprend Guido Savi.
Une reprise progressive s’annonce toutefois. Plusieurs grands producteurs tels que VW, Toyota, Volvo et Renault ont annoncé la relance de leur production.
Le marché s’est effondré en mars
Même si le Grand-Duché ne compte aucune usine automobile, l’impact de la crise sur le secteur est important. Avec une baisse de 50 % des nouvelles immatriculations au mois de mars, le Covid-19 a véritablement paralysé le marché automobile luxembourgeois. Sur les trois premiers mois, 11 912 nouvelles immatriculations ont été enregistrées, soit une baisse de 19,9 % sur un an. Il y a 12 mois, le compteur était proche des 15 000 unités.
Les concessionnaires attendent donc avec impatience la réouverture de leurs showrooms afin de relancer la machine. Depuis le 16 mars, les garagistes ne sont autorisées à réaliser que des dépannages et des réparations urgentes, et ce, tout en respectant une série de mesures sanitaires. Il a été précisé entretemps que les changements de pneus hiver-été étaient aussi autorisés.
La vente de nouvelles voitures est fortement limitée depuis la fermeture imposée des showrooms. Même si la vente à distance et les livraisons restent possibles, l’activité s’est écroulée.
Aujourd’hui, la Febiac annonce que «les fédérations du secteur discutent actuellement avec le gouvernement de la possible réouverture des showrooms». Il reste à savoir si cette réouverture sera annoncée dès le 11 mai, date où le pays doit entrer dans une seconde phase du déconfinement.
Selon la fédération, la crise «pose également des problèmes au niveau des échéances de certaines réglementations européennes relatives à de nouvelles exigences techniques (émissions, normes Euro…), car les stocks de véhicules n’ont pu être écoulés». Sous cette catégorie tombe notamment la très contestée nouvelle norme pour mesurer les émissions de CO2 des voitures (WLTP). Sa mise en vigueur, annoncée pour le 1er mars, avait déjà été reportée en raison d’un blocage dans le processus législatif.
«Les gouvernements des États membres et les fédérations du secteur automobile négocient avec la Commission européenne pour un assouplissement de ces échéances», conclut la fédération des importateurs automobile.
David Marques
