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Les collectivités locales grecques réticentes à confier leurs fonds à l’Etat


Le transfert à la Banque de Grèce des fonds de mairies et de régions a pour but d'assurer à l'Etat des liquidités. (Photo AFP)

De nombreux maires et préfets de toute la Grèce sont montés au créneau mardi contre une décision du gouvernement qui rend obligatoire le transfert des réserves de fonds des organismes publics et des collectivités locales à la banque centrale pour faire face aux difficultés financières de ce pays.

Cette mesure a pour objectif d’assurer à l’État des liquidités « en cas de besoin », explique le décret publié lundi et qui doit être validé par le Parlement en procédure d’urgence. « Le transfert à la Banque de Grèce des fonds utilisés par les mairies et les régions pour leur fonctionnement provoque une panique financière (…) qui risque de stopper la construction en cours d’ouvrages comme les routes, les hôpitaux et les écoles », a déploré dans les médias Kostas Agorastos, président de l’Union grecque des régions et ancien député du principal parti conservateur d’opposition, Nouvelle Démocratie.

« Faire gérer les fonds des mairies par l’État est injuste et inacceptable », a réagi Georges Patoulis, président de l’Union des maires grecs, au cours d’une réunion en présence du ministre adjoint des Finances Dimitris Mardas. Ce dernier a assuré que la mesure « n’était qu’un emprunt à court terme par l’État et que l’argent sera(it) remboursé en fonction des besoins des mairies dans les 15 à 20 jours ».

Le gouvernement grec a affirmé que l’utilisation des fonds des collectivités locales par l’État était une pratique à laquelle on recourait au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Outre les collectivités locales, le transfert des fonds s’impose à toutes les entités publiques, hôpitaux, universités, etc., les organismes de sécurité sociale en étant en revanche dispensés. Le gouvernement souhaite avec cette mesure couvrir les besoins financiers à court terme de l’État, qui s’élèvent à trois milliards d’euros pour les 15 prochains jours.

Le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras avait lancé depuis le mois de mars un appel aux réserves financières des organismes publics sur la base du volontariat. Certains, comme l’organisme public de l’Emploi (OAED) et la région d’Athènes, avaient confié à l’État plusieurs dizaines de millions d’euros. Le précédent gouvernement, celui de coalition droite-socialistes d’Antonis Samaras, avait également eu recours à des fonds de certains organismes pour parer à la pénurie financière en raison de la crise, sans toutefois imposer de transferts obligatoires.

Athènes est à court d’argent en raison de la stagnation des négociations avec ses créanciers, UE et FMI, et du retard pris dans le versement de la dernière tranche de 7,2 milliards d’euros de prêts accordés.

AFP