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Les Bourses mondiales effrayées par l’expansion du coronavirus


Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se repliaient vers les valeurs refuge. (illustration AFP)

Les Bourses mondiales cédaient à la panique lundi face à l’accélération de la propagation de l’épidémie de coronavirus au-delà de la Chine, et qui fait de plus en plus pression sur l’activité et la croissance économiques.

A 10h30, les places de Paris, Francfort, Londres, Madrid et Zurich chutaient de plus de 3%. Celle de Milan s’effondrait de plus de 4%. L’indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonnait 3,6%. En Asie, les Bourses chinoises ont terminé la séance de lundi en ordre dispersé, Hong Kong et Shanghai finissant dans le rouge tandis que la Bourse de Shenzhen a clôturé très légèrement dans le vert.

Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se repliaient vers les valeurs refuge, à savoir les obligations d’État et l’or. « C’est une nouvelle donne pour les marchés financiers », selon Tangi Le Liboux, chez le courtier Aurel BGC. « L’épidémie de coronavirus se propage en dehors de Chine, dans des pays comme la Corée du Sud, l’Italie ou l’Iran, ce qui pourrait causer d’énormes perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales si les mesures de confinement sont de plus en plus nombreuses », explique-t-il.

Les organisations internationales s’inquiètent de la hausse du nombre de cas à l’extérieur de la Chine et notamment en Corée du Sud, qui a connu une augmentation rapide du nombre de cas avec plus de 700 nouvelles contaminations en moins d’une semaine. En Italie, où quatre morts des suites du nouveau coronavirus et 165 cas de contagion ont été recensés, onze villes ont été placées en quarantaine pour deux semaines. Le Moyen-Orient est lui aussi touché : l’Iran dénombre huit décès et 43 cas de contamination tandis qu’en Israël, les autorités ont confirmé vendredi un premier cas, celui d’une femme qui avait été placée en quarantaine sur le paquebot Diamond Princess puis autorisée à débarquer par les autorités sanitaires japonaises. Un premier cas de coronavirus a été détecté dans l’ouest de l’Afghanistan, celui d’un individu en provenance d’Iran.

Le spectre d’une pandémie

Pékin a reconnu que le nouveau coronavirus constituait sa « plus grande urgence sanitaire » depuis 1949. La ville de Wuhan, où est apparu le nouveau coronavirus en décembre, a renoncé lundi à alléger les mesures de quarantaine en place depuis un mois, revenant sur une annonce faite quelques heures plus tôt. « Maintenant que les foyers d’infection se multiplient en dehors du pays, une pandémie mondiale est à redouter avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur la production mondiale de biens et services », souligne Tangi Le Liboux. Le G20 a certes promis des mesures pour faire face aux risques, mais « cette fois, les marchés ne pourront pas se reposer sur des anticipations de nouvelles mesures de la part des banques centrales pour limiter leur repli », estime l’expert.

Lors d’une réunion du G20 en Arabie saoudite, la directrice du Fonds monétaire international (FMI) a estimé que « le virus Covid-19, urgence sanitaire mondiale, a perturbé l’activité économique en Chine » et pourrait « mettre en péril » la reprise de l’économie mondiale. Elle a affirmé que l’impact du virus sur la croissance serait d’environ 0,1 point de croissance. « Alors que la publication des résultats 2019 touche à sa fin, les effets liés au coronavirus pourraient être de plus en plus importants sur les publications du 1er trimestre et les alertes sur résultats pourraient être annoncées dans de nombreux secteurs d’ici là », prévient Vincent Boy, analyste chez IG France.

LQ/AFP