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Les banques françaises aiment placer leurs bénéfices au Luxembourg


C'est au Luxembourg que les banques françaises se sentent le mieux. (Source : Stop Paradis Fiscaux)

Dans un rapport qui décortique les placements des plus grandes banques françaises à l’étranger, le Luxembourg arrive en bonne position. BNP Paribas, Banque populaire, Crédit agricole et Crédit Mutuel-CIC aiment à domicilier leurs bénéfices dans une fiscalité favorable.

Depuis plusieurs années, des organisations non gouvernementales françaises s’interrogent sur les activités offshores des banques françaises. Le CCFD-Terre solidaire, Oxfam et le Secours catholique-Caritas, en partenariat avec la Plateforme Paradis fiscaux et judiciaires, on publié mercredi un rapport détaillant les activités de ces filiales des grands groupes bancaires.

Selon les données recueillies, la destination privilégiée des établissements étudiés parmi les pays à la fiscalité avantageuse est le Luxembourg, où ils ont enregistré plus d’1,7 milliard d’euros de bénéfices, soit 11% du total. Suivent en Europe, la Belgique (1,66 milliard), l’Irlande (272 millions), et les Pays-Bas (189 millions), et en Asie Hong-Kong (436 millions) et Singapour (346 millions).

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Selon le rapport, « le Luxembourg accueille à lui seul 1/3 de tous les bénéfices déclarés dans les paradis fiscaux et 23 % des filiales paradisiaques des banques françaises. Au regard des 563000 personnes peuplant le micro-État, ces statistiques interpellent et justifient de s’interroger sur la façon dont les banques obtiennent de tels résultats. »

Des salariés très productifs

Les ONG, se basant sur la liste établie par le collectif d’ONG spécialisé dans la justice fiscale Tax Justice Network, qualifient ces pays de « paradis fiscaux » car ils proposent par exemple un taux d’imposition effectif très bas voire nul ou favorisent des pratiques fiscales dommageables.

« BNP Paribas et la Société Générale sont les banques qui ont, en valeur absolue, les bénéfices les plus importants logés » dans ces juridictions avec respectivement 2,4 milliards et 1,3 milliard, souligne le document. Le Crédit Mutuel-CIC a de son côté « la plus importante part relative de bénéfices internationaux déclarée dans les paradis fiscaux (44 %) », est-il ajouté.

De façon générale, les chiffres témoignent surtout « de la déconnexion entre les bénéfices déclarés dans les paradis fiscaux et l’activité réelle des banques », souligne le document. Dans ces pays fiscalement avantageux, « les activités des cinq banques françaises sont 60% plus lucratives » que dans le reste du monde et les salariés y « sont en moyenne 2,6 fois plus productifs », est-il notamment relevé.