La Fédération des artisans a présenté, hier, une étude sur les liens entre les entreprises et l’Adem. Et les critiques fusent.
Quelque 500 entreprises de plus de cinq salariés ont répondu à l’enquête menée par la Fédération des artisans sur les thématiques de l’emploi et du recrutement. Force est de constater que les entreprises ont du mal à trouver du personnel qualifié et doivent recourir encore et toujours aux travailleurs frontaliers. Selon l’étude, 56 % des employés recrutés au cours de l’année passée ne sont pas résidents au Grand-Duché. Pour les entreprises, difficile en effet de trouver les profils recherchés sur le marché du travail luxembourgeois : elles sont 53 % à déclarer qu’elles éprouvent des difficultés à trouver les bons profils.
Si les entreprises qui recrutent sont officiellement obligées de passer par l’Agence pour le développement de l’emploi, elles le font à hauteur de 80 %, au moins occasionnellement. Mais les candidats retenus par l’Adem ne correspondent pas souvent au profil recherché par l’entreprise, ce qui en rebute beaucoup, d’après la Fédération des artisans. Seulement 31 % des entreprises sondées sont d’avis que le profil des candidats de l’Adem correspond plus ou moins au profil spécifié dans la déclaration de poste. Pour l’Agence pour le développement de l’emploi, c’est un casse-tête, car les demandeurs d’emploi qu’elle doit réinsérer n’ont pas les qualifications demandées par le secteur.
Pas de candidat correspondant au profil
Autre problème soulevé par les entreprises : certains candidats se rendent aux entretiens imposés par l’Adem dans l’intention de garder les indemnités chômage, et non pour être embauchés. C’est le serpent qui se mord la queue si l’Adem n’a pas de candidat correspondant au profil. Pour Gaby Wagner, provisoirement à la tête de l’Adem, des formations existent, et des plans d’aide à l’emploi ne sont pas encore bien connus des entreprises. Si 77 % des entreprises connaissent l’aide aux chômeurs âgés et/ou de longue durée, les instruments qui visent l’insertion des jeunes chômeurs sont par contre peu connus d’une grande majorité des entreprises. «Il va falloir y travailler, nous avons déjà réformé l’Adem pour qu’elle devienne un service public moderne avec une nouvelle équipe en place», a précisé Nicolas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire. Il va donc falloir être patient pour que demandeurs d’emploi et entreprises arrivent à trouver un terrain d’entente.
Audrey Somnard