Le taux de chômage aux États-Unis est certes à un plus bas historique, mais le tableau est loin d’être parfait et le marché du travail américain montre d’importantes failles, a relevé mercredi le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell.
Le nombre de personnes qui doivent cumuler les emplois pour avoir un salaire décent est « désormais à un niveau très très élevé », a ainsi reconnu le président de la Banque centrale américaine, interrogé par des sénateurs. Un peu plus de 5% des travailleurs aux États-Unis ont plusieurs emplois. Par ailleurs, l’évolution du salaire moyen est tombée en décembre sous la barre des 3% (+2,9%) par rapport à décembre 2018, pour la première fois depuis un an et demi, selon les données officielles. « On aurait pu attendre une hausse plus élevée » compte-tenu du faible taux de chômage, de 3,6%, a souligné Jerome Powell, qui estime que « c’est un peu une surprise » que les salaires n’aient pas plus augmenté. Le taux de chômage est en effet à son plus bas niveau depuis près de 50 ans. Les personnes qui ont arrêté leurs études à l’équivalent américain du lycée font les frais de cette faible croissance, puisque leurs salaires « stagnent depuis longtemps », a détaillé Jerome Powell.
Lacune dans la formation initiale
L’une des lacunes du système réside, selon lui, dans la formation initiale et continue des salariés afin qu’ils puissent avoir un niveau adapté aux évolutions technologiques. Une meilleure formation permet d’occuper des emplois offrant un meilleur salaire, et conduit ainsi à réduire les inégalités. « C’est ce qu’ont fait les États-Unis pendant très longtemps », avant de se faire rattraper par d’autres pays, a regretté le président de la Fed. Les plus touchés par le chômage sont les Afro-Américains, puisque le nombre de personnes sans emploi « est pratiquement deux fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population », a-t-il souligné, jugeant ce fait « inquiétant ». Jerome Powell s’est toutefois montré optimiste pour l’économie américaine, en croissance pour la 11e année d’affilée.
AFP