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L’économie luxembourgeoise pourrait rebondir mieux que prévu, estime Idéa


La Fondation Idéa estime que le Grand-Duché pourrait tirer les charbons du feu plus rapidement que bien d'autres états (Photo : archives Julien Garroy).

La Fondation Idea, émanation de la Chambre de commerce de Luxembourg, estime ce mardi que le Luxembourg pourrait faire partie des pays de la zone euro les moins affectés par la crise, avec les pays baltes, la Finlande et l’Irlande.

Protégé des dieux ou «île» au milieu de l’Europe, le Luxembourg a mieux traversé la crise économique du moment que d’autres pays européens. En mettant de côté les éventuelles bonnes grâces venant de très loin, le Luxembourg a surtout pu compter sur plusieurs atouts non négligeables afin de garder un cap et ne pas sombrer dans cette tempête qu’est la crise du Covid-19.

C’est en tout cas les premiers enseignements des divers indicateurs économiques du pays. C’est le constat des économistes de la Fondation Idea, chiffres à l’appui. «Le Luxembourg ferait partie du groupe des pays de la zone euro les moins sévèrement affectés, avec les pays baltes, la Finlande et l’Irlande. L’ampleur de la récession pourrait être moins importante qu’estimé avant l’été, mais ces données sont provisoires et pourront encore être révisées, sans compter que le risque sanitaire est loin d’être écarté», explique avec prudence Vincent Hein, économiste au sein du think tank de la Chambre de commerce.

Chiffre étonnant, l’économie luxembourgeoise a même réussi, entre les mois de mai et d’août, à recréer 9 761 emplois salariés après en avoir détruit 9 055 en mars-avril.

Sur l’ensemble du premier semestre, l’emploi au Luxembourg est en recul de «seulement» 0,3 %, là où la zone euro affiche une baisse de 3,2 %, la France de -2,8 %, l’Allemagne de -1,1 % et -1,1 % en Belgique. Seul Chypre (qui a réussi l’exploit de créer 1,7 % d’emplois supplémentaires) fait mieux que le Luxembourg .

Rappelons que parmi les conséquences de la crise sanitaire et économique, plus de 5 millions d’emplois ont été détruits dans la zone euro, dont 1,7 million rien qu’en Espagne. Autre indicateur, celui du PIB. Après une baisse de 7,8 % au second trimestre, le PIB du pays devrait se contracter de 5,8 % dans le pire des cas et de 3 % selon la perspective de l’OCDE.

Comment expliquer cette résistance économique face à la crise alors que les autres pays affichent des indicateurs économiques ancrés très fortement dans le rouge? «Cette résilience peut s’expliquer par la structure de son tissu productif, plus facilement adaptable au télétravail et à la capacité budgétaire du gouvernement à mettre en place des mesures de soutien», tente Vincent Hein. Ce-dernier reste tout de même prudent et n’oublie pas que derrière les chiffres et les indicateurs globaux, certains secteurs au Luxembourg souffrent plus que d’autres. «Il sera nécessaire de s’intéresser aux inégalités face à la crise entre ceux qui sont beaucoup plus impactés et ceux qui le sont moins, et ce, à plusieurs niveaux, que ce soit dans l’épargne, les revenus, la santé, l’emploi, etc. Enfin, l’impact de la crise n’est pas neutre pour autant : par rapport au rythme de création d’emplois de 2019, il « manque » 8 300 salariés et le taux de chômage, bien qu’en recul, reste supérieur de 0,9 point à celui de février», souligne l’économiste.

Jeremy Zabatta

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