Les finances publiques grecques sont à sec et les entreprises, en particulier les fournisseurs de l’État, souffrent aussi de voir s’éterniser les négociations entre Athènes et ses créanciers.
Éditrice d’ouvrages universitaires à Athènes, Maggie Minoglou dit n’avoir jamais connu une «situation pareille» alors que «ces trois dernières années», au plus fort de la crise, «ça ne se passait pas si mal». Les livres des étudiants grecs sont payés par l’Etat qui rémunère directement les éditeurs, une fois par semestre, explique l’éditrice des éditions Kritiki.
«Nous n’avons rien touché depuis septembre, et le pire, c’est que nous ne savons absolument pas sur quoi compter et quand. C’est impossible de faire le moindre programme», s’inquiète Maggie Minoglou.
«La seule réponse du ministère, c’est : attendez, il n’y a pas d’argent. Du coup, nous avons suspendu nos projets d’édition. En admettant qu’il y ait un accord et de l’argent qui rentre dans les caisses, serons-nous payés ? Dans quel délai ? Nous sommes nombreux à attendre».
Devant des entrepreneurs, mercredi à Athènes, le ministre des Finances Yanis Varoufakis s’est dit lui-même «terrifié par l’asphyxie financière» infligée à l’économie grecque.
Les créanciers, UE, FMI et BCE, attendent d’Athènes des réformes ou mesures budgétaires difficiles à accepter pour la gauche radicale élue en janvier sur la promesse d’en finir avec l’austérité. A la clef des négociations, plusieurs milliards d’euros, dont le versement est suspendu depuis l’automne dernier.
Ces derniers mois, le pays, toujours exclu des marchés d’emprunts, rembourse donc sur ses propres fonds les échéances mensuelles dues dans le cadre des deux plans d’aide internationaux qui lui ont octroyé 240 milliards d’euros depuis 2010.
Le Quotidien/AFP