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L’économie américaine a créé un nombre record d’emplois en juin


"Nous n'avons jamais créé autant d'emplois que nous l'avons fait", avait déclaré mercredi Donald Trump (Photo d'illustration : AFP).

L’économie américaine a créé 4,8 millions d’emplois en juin, un record sur un mois, de quoi réjouir le président Donald Trump, mais la reprise pourrait être compromise par la résurgence de la pandémie de Covid-19 aux Etats-Unis. Le taux de chômage est certes tombé à 11,1% après 13,3% en mai mais il reste très supérieur à ses niveaux d’avant la crise.

« Ces améliorations reflètent la poursuite de la reprise de l’activité économique qui avait été interrompue en mars et avril dans un effort pour contenir la pandémie de coronavirus », a commenté jeudi le ministère du Travail. Il ajoute que « l’emploi dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie ont fortement augmenté ». « Des gains d’emploi notables » ont également été enregistrés dans le commerce de détail, l’éducation, les services de santé ainsi que dans le secteur des services professionnels et commerciaux. Parmi les éléments notables, contrairement au mois de mai, les travailleurs noirs ont bénéficié de l’amélioration de l’emploi même si l’écart avec les travailleurs blancs reste important (15,4% de chômage contre 10,1%). Pour autant, il est difficile de conclure que le marché du travail se remet de l’onde de choc provoquée par la pandémie de Covid-19 puisque les données ont été collectées au cours de la première moitié du mois de juin, c’est-à-dire avant la nouvelle flambée de cas de coronavirus. « Nous n’avons jamais créé autant d’emplois que nous l’avons fait », avait déclaré mercredi Donald Trump, sur Fox Business Network sans préciser s’il s’agissait de mai ou de juin. Il doit s’exprimer jeudi sur le sujet lors d’une conférence de presse et a tweeté « supers chiffres du chômage ». Mercredi, il avait en outre relevé la hausse record des ventes en détail. « Personne n’a rien vu d’équivalent », avait-il dit, promettant une « très solide » reprise économique. Pourtant, les licenciements enregistrés au printemps ont été si massifs que le gain de 4,8 millions d’emplois laisse encore des millions d’Américains sans travail.

Au total, 17,8 millions de personnes étaient sans emploi en juin, soit 12 millions de plus qu’en février, avant la crise sanitaire. Le taux de chômage reste, lui, très supérieur au chifre de 3,5% établi en février, quand il était à son plus bas niveau en 50 ans. Mercredi, ADP, la firme de services aux entreprises, avait déjà fait état de 2,4 millions d’emplois privés créés en juin, décevant les analystes qui avaient anticipé 3,75 millions. Toutefois, il avait complètement révisé ses données pour mai, annonçant finalement 3,06 millions d’emplois privés créés contre 2,7 millions détruits. De nombreux Etats fédérés ont donné le feu vert à la réouverture notamment des restaurants et autres lieux de loisirs, après des semaines de confinement qui devaient endiguer le nouveau coronavirus.

Beaucoup de temps partiel

Toutefois, dans le sud des Etats-Unis — Floride, Texas, Arizona — où les mesures de confinement étaient souvent moins contraignantes qu’ailleurs, on assiste à une flambée des nouvelles contaminations. Avec une pandémie non maîtrisée, la reprise naissante de l’emploi pourrait ainsi être retombée au point mort à la fin du mois de juin. Signe que l’emploi reste à la peine, les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage se sont établies à 1,427 million la semaine dernière, s’achevant le 27 juin. Ce nombre est supérieur aux projections des analystes (1,355), selon un communiqué séparé du département du Travail. Le nombre est en légère baisse par rapport à la semaine précédente mais uniquement parce que les chiffres de la semaine précédente ont été révisés en hausse à 1,482 million. A côté de ceux ayant perdu leurs emplois au printemps, des millions d’Américains ont aussi dû se résoudre à accepter un emploi à temps partiel. Le nombre de personnes employées à temps réduit pour raison économique, c’est à dire de manière involontaire, a baissé en juin mais il reste deux fois supérieur à son niveau de février.

AFP

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