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Le voyagiste Thomas Cook s’effondre en Bourse, victime de la vague de chaleur


Il a fait chaud, la clientèle d'Europe du nord a bougé moins loin... l'effondrement du titre en Bourse est vertigineux (Photo : AFP).

Le voyagiste britannique Thomas Cook s’effondrait de près de 20% lundi à la Bourse de Londres, son activité ayant souffert de la récente vague de chaleur en Europe Le titre du groupe, coté sur l’indice élargi FTSE-250, perdait exactement 18,85% à 59,65 pence vers 9h GMT deux heures après l’ouverture.

Il avait chuté de près 26% dans les premiers échanges, voyant alors près d’un quart de sa valeur boursière partir en fumée. Thomas Cook explique dans un communiqué que l’été très chaud en Europe a poussé les touristes potentiels à rester chez eux plutôt que de voyager vers les habituelles destinations ensoleillées.

« L’été 2018 a vu le retour de destinations populaires comme la Turquie et la Tunisie. Mais il a été marqué par une longue période de chaleur à travers l’Europe », explique Peter Fankhauser, directeur général du groupe. « Cela signifie que de nombreux clients ont passé juin et juillet à la maison pour profiter de l’ensoleillement et ont repoussé les réservations de vacances à l’étranger », souligne-t-il.

Les résultats financiers du groupe ont fait les frais de cette baisse d’activité, ce qui le conduit à prévoir un bénéfice opérationnel hors élément exceptionnel d’environ 280 millions de livres pour l’exercice 2017-2018 achevé fin septembre, une vraie douche froide pour les investisseurs. Le groupe avait déjà dévoilé des prévisions prudentes lors de la publication fin juillet des résultats pour le troisième trimestre, évoquant alors un bénéfice opérationnel hors élément exceptionnel dans le bas des attentes du marché.

Un impact sur l’hiver aussi ?

Thomas Cook a ajouté que la chaleur de cet été commençait aussi à avoir un impact négatif sur les réservations pour cet hiver. Le groupe dévoilera ses prévisions pour l’exercice 2018-2019 en novembre prochain, en même temps que ses résultats annuels. Le groupe a déjà vendu 43% de son programme pour l’hiver, avec des réservations en baisse de 2% par rapport à l’année dernière. Le ralentissement en Europe du Nord et continentale, un effet ricochet de la vague de chaleur, a été plus fort qu’un bon démarrage au Royaume-Uni.

Thomas Cook n’a pas non plus rassuré le marché avec l’annonce dans un communiqué distinct du départ de son directeur financier Bill Scott, prévu fin novembre et qui intervient moins d’un an après son arrivée à ce poste. Neil Wilson, analyste chez Markets.com juge toutefois que l’ampleur de la chute de l’action relève « peut-être d’une surréaction » des investisseurs. « Nous avons vraiment besoin de voir à quoi ressemblera l’hiver pour se faire une idée précise de la situation du groupe.  La poursuite du redressement en Egypte et en Turquie devrait aider, même si le marché espagnol reste difficile », selon lui.

L’Espagne rogne les marges…

L’Espagne rogne les marges du groupe depuis de long mois, puisque les voyagistes se livrent une forte concurrence pour proposer la meilleure offre possible, ce qui pousse les hôtels dans le pays à demander des prix toujours plus élevés. Malgré cette mauvaise passe, le patron de Thomas Cook estime pouvoir récolter bientôt les fruits de ses dernières initiatives stratégiques.

Il évoque l’alliance avec le voyagiste en ligne américain Expedia au Royaume-Uni et en Scandinavie, le lancement de sa propre chaîne d’hôtels en Chine et l’ouverture prévue pour l’été prochain des hôtels sous la marque Cook’s Club, réservés aux jeunes adultes. Pour le voyagiste, il s’agit d’un été particulièrement difficile: un couple de Britanniques est mort lors d’un d’un séjour Thomas Cook en Egypte à Hurghada, une station balnéaire sur les rives de la mer Rouge. Un rapport d’autopsie publié par le parquet égyptien explique que les décès ont été provoqués par une infection à la bactérie E. coli. Ces décès avaient poussé Thomas Cook à ordonner l’évacuation fin août de tous ses clients de cet établissement haut de gamme.

AFP