Le ministre du Tourisme, Lex Delles (DP), a affirmé mardi à la tribune de la Chambre que l’hôtel d’hier ne sera pas celui de demain. Innovation et créativité.
Ex-ministre en charge du Tourisme du gouvernement Bettel I, la députée Francine Closener a de solides connaissances dans ce domaine et n’ignore pas les effets de la pandémie aussi bien sur les infrastructures d’hébergement que sur les associations qui animent le secteur. Mardi à la Chambre, la députée socialiste s’est inquiétée de l’avenir des quelque 70% de structures d’hébergement qui dans les années à venir chercheront repreneurs.
«Les hôtels d’hier ne sont plus ceux de demain», déclare le ministre du Tourisme, Lex Delles. Des tables rondes ont été organisées avec les acteurs concernés pour analyser les conséquences de ce phénomène. «Il est apparu évident que la pension familiale gérée par trois personnes, ce n’est plus possible», observe le ministre.
L’avenir appartient à l’insolite, à l’innovation, à la créativité. «Les gîtes fonctionnent bien aussi, mais ce sont vraiment des projets comme les MushRooms à Useldange (NDLR : des champignons sur pilotis) qui apportent une plus-value.» Les hôtels qui n’ont pas investi s’en sortent moins bien, selon le ministre qui insiste sur la spécialisation des établissements, par exemple dans le wellness.
Mais ce sont surtout les projets originaux que défend Lex Delles, ceux qui font «vivre une expérience au visiteur». Encore faut-il des investisseurs prêts à se lancer dans «l’hôtellerie de demain». Le ministre assure qu’une panoplie de projets fleurissent à travers le pays et reste «confiant». Il se félicite de la stratégie adoptée il y a trois ans en termes de communication et de promotion de la destination Luxembourg, plus axée sur les pays limitrophes et les Pays-Bas. Des campagnes qui faisaient la part belle aux randonnées pédestres et cyclistes, à la gastronomie, à la découverte des châteaux.
Bien sûr, la pandémie est passée par là et le secteur a souffert. Le ministre a une nouvelle fois rappelé les différentes aides auxquelles les acteurs avaient droit. L’aide Covid aux ASBL, par exemple, via le plan quinquennal s’élève à 2,4 millions d’euros. D’ailleurs, le plan quinquennal (2018-2022) en question a déjà été réalisé à 50% d’un point de vue budgétaire. «Nous avons dépensé 30 millions d’euros sur les 60 millions du plan», informe le ministre du Tourisme. La plus grosse partie, 37%, a été allouée aux communes, 20% aux syndicats et aux associations et 17% à l’hôtellerie.
Les communes actives
L’idée des bons offerts par le gouvernement a eu les retombées escomptées, selon le ministre. Jusqu’à aujourd’hui, 107 000 bons ont été utilisés sur les 700 000 distribués. Cela représente une aide de 5,4 millions versée directement dans les structures d’hébergement. Ces bons ont bien servi la promotion de la destination. «Je n’ai jamais entendu autant parlé des régions du pays, que ce soient par les frontaliers ou les résidents. Les gens sont prêts à revenir», affirme Lex Delles.
Les randonnées connaissent un joli succès, les circuits auto-pédestres étant très plébiscités. De même pour le vélo ou les actions comme le «Vëlosummer» sont appréciées. «Nous proposions un service de transport de bagages d’une étape à l’autre et nous étions débordés tellement ce fut un succès», témoigne le ministre.
La question de la professionnalisation du secteur est revenue sur la table. «Cela ne signifie pas donner de l’argent aux offices du tourisme ou aux ASBL. Depuis deux ans, il existe une obligation de formation dans les conventions passées avec le ministère du tourisme», rappelle Lex Delles.
La crainte de voir les communes freiner considérablement leurs investissements dans le tourisme a également été écartée. «Beaucoup de rendez-vous sont prévus avec les communes pour développer des projets. Un projet phare, par exemple, concerne les gites au sud du pays pour Esch 2020 capitale européenne de la culture, projet qui passe par le plan quinquennal. Il y a aussi la refonte des randonnées au nord et à l’ouest du pays», affirme le ministre.
Le ministre a rassuré la députée qu’il se passait toujours quelque chose dans le secteur qui se réinvente en dépit des temps difficiles.
Geneviève Montaigu