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Le septième art compte pour l’économie


Près de 51 % de la population ont fréquenté les salles de cinéma au cours des 12 derniers mois, générant près d’un million d’entrées.

La production audiovisuelle a généré 136 millions d’euros de création de richesse en 2022. Le secteur fait vivre 1 300 personnes directement ou indirectement.

Le secteur cinématographique luxembourgeois s’est réuni vendredi au Ciné Starlight de Dudelange sur l’invitation du ministère de la Culture. Lors de ces Assises sectorielles de la production audiovisuelle, un bilan de l’activité de ce secteur économique a été effectué. Cet événement qui a rassemblé les principaux experts et professionnels du secteur avait aussi pour objectif d’échanger sur les défis et les perspectives de «cette industrie clé pour la culture et l’économie du Luxembourg», selon le ministre de la Culture. En 2022, la production audiovisuelle a généré 136 millions d’euros de création de richesse et emploie directement ou indirectement 1 300 personnes, contribuant ainsi significativement à l’économie luxembourgeoise. 

Devant une salle comble, le ministre de la Culture, Eric Thill, a souligné que ces assises offraient l’occasion de partager des expériences, de favoriser le dialogue et de réfléchir collectivement aux moyens de renforcer et de pérenniser ce secteur culturel «essentiel». Pour lui, ceux qui travaillent dans ce secteur sont «des atouts précieux pour le rayonnement culturel de notre pays». «Le gouvernement continuera de soutenir, à travers des politiques et des financements adaptés, le développement du secteur audiovisuel, tout en créant des opportunités d’avenir pour les jeunes talents», a-t-il annoncé.

Le secteur audiovisuel luxembourgeois a connu une croissance notable au cours des dernières années. En 2023, 789 films avaient été produits depuis l’an 2000, répartis entre longs métrages, courts métrages et séries, selon les chiffres donnés lors de ces assises. Le pays comprend 37 salles de cinéma et le secteur a dégagé un chiffre d’affaires de 69 millions d’euros en 2022. Philippe Robin, expert en statistiques de la culture et de l’audiovisuel, a souligné que 51 % de la population ont fréquenté les salles de cinéma au cours des 12 derniers mois, générant près d’un million d’entrées et démontrant ainsi l’importance de ce secteur culturel pour le public. 

Le défi de la formation

Une première table ronde a exploré les perspectives du secteur d’ici 2030. Des personnalités clés, telles qu’Eileen Byrne, scénariste et réalisatrice, Guy Daleiden, directeur du Film Fund Luxembourg, Donato Rotunno, réalisateur et producteur, et Emmanuelle Vincent, productrice de films d’animation, ont débattu des enjeux liés à la présence internationale des productions luxembourgeoises et à l’évolution des formats. Le soutien du Film Fund Luxembourg, qui a financé 80 % des films produits en 2023, a été souligné comme un moteur indispensable pour l’expansion future.

Une seconde table ronde s’est consacrée aux problématiques concernant les métiers du film. Pia Dumont, monteuse, Bernard Michaux, producteur, Anne Schroeder, réalisatrice, productrice et coordinatrice du BTS Cinéma et audiovisuel au lycée des Arts et métiers, et Luc Schiltz, acteur, ont mis en lumière les besoins en formation, les défis rencontrés par les jeunes professionnels, et l’importance de la coopération avec les institutions qui forment la nouvelle génération à ces métiers techniques et créatifs.

Le ministre de la Culture a clôturé l’événement en réaffirmant l’engagement du gouvernement à soutenir ce secteur en pleine expansion. «La production audiovisuelle n’est pas seulement un facteur économique, mais avant tout un pilier essentiel de notre culture et de notre identité», a-il-lancé devant les professionnels. Et d’ajouter : «Pour que ce secteur continue à prospérer et à remplir cette mission culturelle, il est crucial que nous prenions soin de ceux qui le font vivre : les professionnels de l’audiovisuel.» Pour garantir un avenir pérenne à cette industrie, il a dit qu’il était «impératif» que les conditions de travail permettent non seulement la créativité et l’innovation, mais aussi le bien-être des personnes qui la composent.