Le secteur automobile européen était mal orienté vendredi matin sur les marchés, encore sonné par le plongeon de Renault la veille sur fond d’enquête de la répression des fraudes sur les moteurs diesel.
La baisse du jour était un moindre mal au lendemain d’une journée noire pour l’ensemble des constructeurs du continent.
Vers 10H30 (09H30 GMT), à Paris, Renault perdait 2,30% à 75,96 euros, après s’être effondré jeudi en séance de plus de 20%. PSA Peugeot Citroën lâchait 1,86% à 13,75 euros.
L’action du constructeur d’automobiles japonais Nissan, partenaire de Renault, a de son côté perdu 1,90% à 1.106 yens vendredi à la Bourse de Tokyo. A Francfort, BMW perdait 1,70% à 78,75 euros, Volksagen (VW) 1,19% à 124,60 euros et Daimler 0,99% à 65,16 euros.
L’annonce en fin de matinée jeudi de perquisitions menées par la répression des fraudes dans plusieurs sites du constructeur français a mis le feu aux poudres sur les marchés.
Par la suite, les premiers tests réalisés en France dans le cadre de l’enquête ouverte après le scandale Volkswagen ont montré que des Renault Diesel dépassent les normes de pollution mais n’ont pas de logiciel de fraude.
«Le contexte boursier et le souvenir douloureux du scandale VW ont incité les investisseurs à se délester massivement de l’action. Finalement, après la clôture, Emmanuel Macron et Ségolène Royal ont tenté d’éteindre l’incendie», rappelle le courtier Aurel BGC.
Selon lui, «toute la question est de savoir si Renault triche ou pratique une sur-optimisation, pratique qui semble courante dans le secteur».
Le secteur automobile reste sous pression alors même que le marché européen a poursuivi en 2015 sa croissance retrouvée en 2014, et termine l’année en hausse de 9,3%, avec 13,7 millions de voitures vendues, selon des chiffres publiés vendredi par l’association des constructeurs automobiles européens (ACEA).
Renault s’inscrit dans cette tendance, avec des ventes en hausse de 9,2%, tandis que la croissance de PSA Peugeot Citroën est inférieure à celle observée en Europe, à 6,2%. Quant à la marque Volkswagen, empêtrée dans le scandale des moteurs diesel truqués, sa croissance est de 6,3% sur l’année.
AFP/M.R.