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Le renminbi en voie d’internationalisation


Pour Pierre Gramegna, le ministre des Finances, le Luxembourg est un partenaire fiable pour la Chine. (photo LFF / Luc Deflorenne)

La monnaie chinoise est la 5e devise la plus utilisée dans le monde pour le commerce. La deuxième édition du «Luxembourg Renminbi Forum» s’est tenue ce mercredi à la Philharmonie. Elle était dédiée à l’internationalisation de la monnaie chinoise et aux réformes financières mises en place par la Chine dans un contexte économique complexe.

Le Grand-Duché a accueilli pour la deuxième fois le Luxembourg Renminbi Forum. Cet événement a rassemblé des intervenants de haut niveau et des industriels. Ils ont discuté de l’internationalisation du renminbi dans le cadre de la réforme financière actuellement en cours en Chine.
Des groupes de discussion ont abordé des thèmes comme : «L’économie chinoise et son importance sur la scène mondiale», «La réforme financière en Chine», «Le rôle des hubs internationaux du renminbi» ou encore «L’appétit des investisseurs pour les produits financiers renminbi» et «La structuration de fonds en renminbi».

Le siège européen de l’AIIB au Luxembourg?

Dans son discours, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, a rappelé que le Luxembourg était «un partenaire fiable pour la Chine».
Pour lui, si le pays est à l’extrême centre de l’Asie, «le Luxembourg est à l’extrême centre de l’Europe». Il a en outre souligné que le Grand-Duché était le premier pays à être membre de la Banque asiatique d’infrastructure et d’investissement (AIIB). Il souhaiterait que son siège européen s’installe au Luxembourg.

Lors du premier débat de la matinée, il était question de l’économie chinoise et de son importance sur la scène mondiale. Les intervenants ont dû répondre à la question suivante  comment l’augmentation du poids économique de la Chine aura un impact sur l’économie mondiale? En sachant qu’en 2019, le FMI prévoit que l’économie chinoise sera 20 % plus importante que l’économie américaine. L’un des participants, Frederic Neumann, de HSBC Hong-Kong, a indiqué qu’il était «impressionné par la jeune génération venue de Chine». Durant cette discussion, il en est ressorti que 80 % du marché boursier chinois est entraîné par des investisseurs de détail.

Pas le même taux de croissance en Chine

Lors du débat sur la réforme financière en Chine, les quelque 400 personnes présentes à la Philharmonie ont appris que l’OCDE prévoit une croissance de 6,8 % pour 2 015 et de 6,7 % pour l’année prochaine.

À ce propos, la lente croissance économique de la Chine est soigneusement menée par les autorités chinoises qui la décrivent comme une «nouvelle normalité». Les intervenants ont souligné le fait que la ralentissement de la Chine est lié au marché du logement et à la surcapacité industrielle. La croissance économique n’est aussi pas aussi forte dans toutes les régions de la Chine.

Les experts invités ont discuté de l’augmentation de l’usage du yuan (l’autre nom du renminbi) pour établir un commerce transfrontalier et des investissements, ainsi que l’usage potentiel de la monnaie afin de fixer les prix du pétrole et du minerai de fer. En effet, le renminbi est devenu la 5e monnaie la plus utilisée dans le monde pour les paiements. Le dollar et l’euro étant les monnaies les plus utilisées. Elles sont suivies par la livre sterling et le yen. Les experts considèrent que le renminbi fera certainement partie du panier des droits de tirage spéciaux, un instrument monétaire international créé par le FMI en 1969 pour remplacer l’or monétaire lors des grandes transactions internationales.

Malgré une croissance économique lente en Chine, l’usage international du renminbi offre de multiples opportunités aux centres financiers mondiaux. Le Luxembourg compte désormais six banques chinoises installées sur sa place financière. Il est le centre financier leader en termes de prêts et de dépôts en renminbi en Europe.

Aude Forestier