Le Premier ministre portugais Antonio Costa s’est engagé vendredi à explorer toutes les voies possibles pour résoudre le problème des mauvaises créances des banques portugaises « sans faire payer les contribuables ».
« La stabilité financière est essentielle pour le financement de l’économie. Mais la solution ne passera certainement pas par une mise à contribution » des Portugais, a-t-il assuré à la presse à l’issue d’un débat parlementaire.
Antonio Costa a réitéré sa proposition de créer une structure de défaisance pour acquérir les créances douteuses des banques, qui ont atteint 17,9 milliards d’euros fin février. Mais « je ne plaide pas pour l’injection de fonds publics dans les banques », avait-t-il précisé auparavant devant les députés, écartant à la fois le modèle que vient d’adopter l’Italie et le plan de sauvetage européen dont ont bénéficié les banques espagnoles en 2012. « Je n’adhère ni à la solution italienne, ni à la solution espagnole. Il faut qu’on trouve une solution à la portugaise », a-t-il relevé. Le gouvernement italien avait annoncé lundi la création d’un fonds d’un montant de cinq milliards d’euros pour recapitaliser les banques et acquérir leurs créances douteuses.
Le Portugal était sorti en mai 2014 sans encombre d’un plan d’aide internationale de 78 milliards d’euros accordé par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en échange d’une sévère cure d’austérité. Mais le secteur bancaire reste fragile. Les contribuables ont dû mettre la main à la poche en août 2014 pour renflouer Banco Espirito Santo et en décembre 2015 pour sauver la petite banque en difficulté Banif. Quant à la banque publique Caixa Geral de Depositos, qui n’a toujours pas remboursé une aide de 900 millions d’euros accordée dans le cadre du plan de sauvetage du Portugal, Antonio Costa a cependant plaidé pour sa recapitalisation par des fonds publics.