Le Portugal est entré en récession au 2e trimestre avec une chute de son produit intérieur brut (PIB) de 14,1% par rapport au 1er trimestre, en raison de la crise du coronavirus, selon une estimation provisoire publiée vendredi par l’Institut national des statistiques.
Au 1er trimestre, le PIB s’était contracté de 3,8% par rapport au dernier trimestre de 2019. Une récession se définit par deux trimestres consécutifs de recul du PIB. En glissement annuel, au 2e trimestre, le PIB « s’est contracté de 16,5%, après une réduction de 2,3% le trimestre précédent », précise l’INE ajoutant que cette contraction sans précédent « reflète l’impact économique de la pandémie ». Cette estimation, qui est en ligne avec les prévisions de la Commission européenne, « s’explique dans une large mesure par la contribution négative de la demande interne », de « l’investissement » et de la « diminution significative des exportations de biens et services », note l’office des statistiques. L’INE a décidé d’anticiper de deux semaines l’annonce de la croissance estimant que dans « le contexte actuel, l’information économique, bien que partielle parfois, revêt un caractère d’urgence ».
Un recul sur l’année estimé entre 6,9 et 9,5 % du PIB
Ces dernières années, le Portugal avait connu une solide reprise économique après la cure d’austérité qui a suivi le sauvetage financier du pays par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en 2011, un plan d’aide dont le pays est sorti trois ans plus tard. Pendant le second trimestre, le Portugal a été contraint, comme la plupart des pays de l’Union européenne, de mettre en place des mesures de confinement pour tenter d’enrayer l’épidémie.
Le tourisme, l’un des principaux moteurs économiques, est l’un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire mondiale. « Le tourisme des non-résidents a connu une quasi interruption » pendant cette période, rappelle l’INE. Pour l’ensemble de l’année, le gouvernement socialiste prévoit un recul de 6,9% du PIB, avant une croissance de 4,3% l’année prochaine, alors que la Banque du Portugal table sur une baisse de 9,5% cette année.
LQ/AFP