Le président du groupe politique CSV à la Chambre des députés, Claude Wiseler, s’est fait le porte-parole du président de la Commission européenne, lors d’une conférence de présentation dudit plan.
L’histoire ne dit pas si l’ancien ministre du Développement durable et des Infrastructures, Claude Wiseler, a spécialement été briefé par son mentor, depuis Bruxelles. Ceci dit, l’actuel chef de la fraction parlementaire chrétienne-sociale (CSV) s’est largement attaché à vulgariser les débats, hier, au bâtiment jean Monnet de la Commission européenne. Et à leur donner une dimension politique et sociale. « Je suis le seul non-économiste à cette table », a-t-il d’emblée fait remarquer, en regardant ses voisins de table.
L’occasion idéale pour transformer un plan Juncker a priori complexe en projet accessible à tous. Tant mieux pour les profanes.
Et Claude Wiseler de préciser, avant toute chose, que le plan Juncker « est une initiative politique avant tout, avec la sortie de la crise de la dette souveraine et de la crise de l’investissement; mais au-delà, il y a la crise sociale et la crise de l’emploi ». En clair, le plan Juncker constitue la réaction de l’Union européenne face au chômage. Un plan anticrise et antichômage en somme, qui devra nécessairement passer par un rééquilibrage budgétaire.
Et par le rétablissement de la confiance opéré conjointement par la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement.
« Il faut tourner la page comme Barack Obama »
« Le plan Juncker est une action typiquement politique qui a des conséquences économiques », résume le député chrétien-social, avant de citer l’exemple des États-Unis. « L’Europe doit tourner la page de la crise, comme l’a récemment dit Barack Obama lors de son discours sur l’état de l’Union. »
Voilà pour la théorie. En ce qui concerne la mise en pratique du plan Juncker et de son potentiel succès futur, avéré ou non, Claude Wiseler est catégorique : « Le plan ne peut que fonctionner si les politiques et si le système financier y croient ! » Seul un environnement de confiance permettra, selon lui, de lever des liquidités qu’il faudra, d’après les termes de Jean-Claude Juncker, « faire atterrir dans l’économie réelle ». Et Claude Wiseler d’affirmer que « la Commission européenne inspire confiance ».
Avant de tracer virtuellement un cadre de travail permettant d’atteindre cet objectif, suivant deux lignes directrices : rééquilibrage budgétaire et simplification administrative. « Le volet de la simplification administrative et la création d’un environnement administratif favorable sont extrêmement importants », a-t-il insisté.
Les jalons du plan Juncker sont donc définis, mais il reste à remplir les conditions précédemment citées. Concernant la création d’emplois prévue dans le plan, aucun chiffre prévisionnel n’a par contre été avancé au cours de la conférence d’hier. Claude Wiseler aura cependant eu le mérite d’être le seul intervenant à évoquer la question de l’emploi. Et le secrétaire général de l’union des Fédéralistes européens de Luxembourg, Alain Calmes, l’a d’ailleurs très justement fait remarquer.
De notre journaliste Claude Damiani