Les cours du pétrole étaient en pause vendredi, accrochés à une potentielle éclaircie dans la guerre en Ukraine, qui menace les approvisionnements en brut, suite à des déclarations du président russe Vladimir Poutine.
Vers 15 h 05, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai grappillait 0,44% à 109,81 dollars, ce vendredi. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril prenait 0,25% à 106,28 dollars.
L’armée russe a étendu vendredi son offensive en Ukraine, frappant pour la première fois la ville de Dnipro et visant deux aéroports militaires dans l’ouest du pays. Les premiers pourparlers à haut niveau entre les belligérants depuis le 24 février se sont tenus jeudi en Turquie, sans aboutir à un cessez-le-feu.
Le président russe Vladimir Poutine a cependant déclaré vendredi voir « des avancées positives » dans les pourparlers avec l’Ukraine, à l’occasion d’une rencontre avec son allié bélarusse Alexandre Loukachenko. Une déclaration, sans plus de précisions, qui a suffi à apaiser les marchés stabilisant ainsi les cours de l’or noir.
Les prix du brut ont « renoncé à la plupart des gains du début de la session, alors qu’ils étaient en hausse de plus de 4% » dans la journée, commente Craig Erlam, analyste chez Oanda. « Les commentaires de Poutine (…) ont atténué la pression sur les marchés des matières premières », poursuit-il.
Iran : les négociations au point mort
« L’absence de nouveaux développements sur le terrain de l’offre a donné un peu de répit aux investisseurs et aux analystes qui cherchaient désespérément à déterminer les véritables conséquences des sanctions occidentales sur l’offre de pétrole russe », commente Tamas Varga, analyste pour PVM Energy. Si les craintes d’une « grave pénurie » de brut semblent apaisées pour le moment, « il serait toutefois insensé de croire que les problèmes d’approvisionnement ont soudainement disparu », met-il en garde.
« Le marché pétrolier reste tendu et sous-approvisionné », rappelle l’analyste, et les craintes quant à de possibles perturbations de l’offre d’or noir, découlant de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, persistent. D’autant que côté nucléaire iranien, les négociations qui semblaient pourtant sur le point d’aboutir sont désormais au point mort, la demande par Moscou de garanties supplémentaires compliquant la donne.
Les discussions qui ont cours à Vienne avec l’Iran visent à ramener Washington dans l’accord nucléaire de 2015, notamment par la levée des sanctions contre l’Iran qui limitent entre autres très fortement sa participation au marché du pétrole.
Un retour de l’Iran à pleine capacité d’exportation de pétrole pourrait rebattre les cartes de l’offre mondiale d’or noir.