Les prix du pétrole continuaient à légèrement rebondir jeudi, malgré l’annonce par les Etats-Unis d’un nouveau recours aux réserves stratégiques du pays, qui sont au plus bas depuis 38 ans.
Vers 11h40, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 1,47% à 93,77 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en novembre, dont c’est le dernier jour de cotation, gagnait 1,98% à 87,24 dollars.
« Avec les craintes de récession déjà intégrées dans les prix, et les Etats-Unis ayant joué leur carte de +réserve stratégique de pétrole+, il ne reste plus grand-chose pour faire baisser le prix du baril », estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.
15 millions de barils supplémentaires puisés dans les réserves américaines
Le président Joe Biden a annoncé mercredi que les Etats-Unis allaient puiser 15 millions de barils supplémentaires dans leurs réserves stratégiques, ce qui correspond à la dernière tranche du programme de 180 millions de barils annoncé au printemps.
Cette annonce devait compenser la coupe dans l’objectif de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) de 2 millions de barils par jour, décidée lors de la dernière réunion de l’alliance début octobre.
« Le niveau le plus bas depuis mai 1984 »
« Malheureusement pour le président américain, son annonce a eu l’effet inverse de celui escompté », estime Stephen Brennock, de PVM Energy. Dans son rapport hebdomadaire, l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) indique que les stocks stratégiques du pays ont diminué de 3,6 millions de barils pour atteindre 405,1 millions de barils pour la semaine s’achevant le 14 octobre.
Il s’agit du « niveau le plus bas depuis mai 1984 », souligne M. Brennock. Depuis début septembre 2021, le gouvernement américain a puisé quelque 216 millions de barils dans ses réserves stratégiques.