Les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe ont fortement chuté dimanche, plombées par la baisse des prix du brut et la perspective du retour de l’Iran sur le marché.
Cette chute, enregistrée au début de la semaine boursière dans le Golfe, fait suite aussi au recul des places financières internationales vendredi. La Bourse de Ryad a perdu plus de 5%.
La levée de la plupart des sanctions internationales imposées à Téhéran, après l’entrée en vigueur samedi de l’accord nucléaire avec les grandes puissances, permettra le retour de l’Iran sur le marché pétrolier, déjà saturé par une abondance de l’offre.
Le prix du pétrole, qui contribue à plus de 80% aux revenus des pays arabes du Golfe, a reculé de 20% sous la barre des 30 dollars depuis le début de l’année après une baisse de 65% ces deux dernières années. Les sept places financières du Golfe ont connu un petit vent de panique avec des mouvements de vente qui ont provoqué une plongée des indices.
«La majorité des firmes du Golfe dépendent des gouvernements qui dépendent, à leur tour, du pétrole. Et personne ne voit jusqu’où peut aller la chute des prix», a commenté l’analyste koweïtien Ali al-Nemich. «L’impact de l’Iran sur les marchés semble exagéré parce que les exportations de brut iranien ne seront pas énormes dans un premier temps», a-t-il ajouté.
Baisses générales
La Bourse saoudienne, la plus importante des pays arabes, a clôturé sur une baisse 5,44% après avoir chuté en séance à plus de 7%. L’indice Tadawul All-Shares a perdu près de 318 points, à 5.520,41 points, tous les secteurs passant au rouge. L’indice a ainsi fini à son plus bas niveau depuis 5 ans.
Les valeurs pétrochimiques ont dégringolé de 5,13% et les bancaires de 3,7%. Depuis début 2016, cette place a cédé 20,1%, plus que toutes ses pertes de 2015. Les places de Dubaï et du Qatar ont cédé jusqu’à 6% chacune, avant de se redresser légèrement.
Le Dubai Financial Market a chuté de 6% pour remonter ensuite et clôturer à moins 4,64%, à 2.684,9 points, son niveau le plus bas en trois ans. Les valeurs vedettes Emaar, géant de l’immobilier de Dubaï, et Arabtec, leader du BTP, ont cédé respectivement 4 et 10%.
Depuis le début de l’année, Dubaï a reculé de 15%. Le Qatar Exchange, deuxième marché du Golfe après celui de l’Arabie saoudite, a connu de fortes fluctuations à l’ouverture dimanche. Il était à -5,6% à la mi-journée, sous les 8.700 points.
L’Abu Dhabi Securities Exchange a cédé 4,24%, mais est resté au dessus de la barre des 3.700 points, tous les secteurs étant dans le rouge, l’immobilier perdant plus de 5%. Le Kuwait Stock Exchange a reculé de 3,2% sous les 5.000 points, son niveau le plus bas depuis 2004.
Le petit marché d’Oman a perdu 3,2% à moins de 5.000 points, son plus bas depuis la mi 2009, et celui de Bahreïn 0,4%. Depuis le début de l’année, les sept marchés du Golfe ont perdu plus de 130 milliards de dollars de leur capitalisation totale qui est estimée actuellement à 800 milliards de dollars.
Tous les marchés du Golfe ont fini l’année 2015 sur de fortes baisses, emmenés par la Bourse saoudienne, sur fond de dégringolade du prix du pétrole.
AFP