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Le pétrole baisse avant la réunion de l’Opep+


Le marché "s'attend à une prolongation de la politique actuelle de l'Opep sans réduction plus importante du groupe", affirme Stephen Innes, analyste chez SPI AM. (Photo illustration Pixabay)

Les prix du pétrole commençaient la semaine en baisse lundi, la trêve humanitaire entre Israël et le Hamas calmant les cours et les investisseurs attendant la réunion de l’Opep+ cette semaine.

Vers 10h40 GMT (11h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier, perdait 1,58% à 79,31 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 1,79% à 74,19 dollars.

Les cours poursuivaient leur baisse, « l’accord sur les otages entre Israël et le Hamas ainsi que le report de la réunion (de l’Opep+, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr) ayant été considérés comme baissiers » par le marché, commentent les analystes d’Energi Danmark.

Une trêve humanitaire de quatre jours, renouvelable, est entrée en vigueur vendredi après un accord entre Israël et le Hamas conclu sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, et tenait encore lundi.

L’accord prévoit la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de 150 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, ainsi que l’entrée quotidienne d’aide à Gaza. Les investisseurs attendent désormais la réunion de l’Opep+ reprogrammée jeudi, qui se tiendra par visioconférence.

« La forte volatilité du brut ces derniers jours pourrait se poursuivre »

Le marché « s’attend à une prolongation de la politique actuelle de l’Opep sans réduction plus importante du groupe », affirme Stephen Innes, analyste chez SPI AM, « de sorte qu’une réduction surprise modeste » ferait temporairement grimper les prix. « La forte volatilité du brut ces derniers jours pourrait se poursuivre à l’approche de la réunion », prévient Neil Wilson, analyste chez Finalto.

Les prix du brut avaient en effet dévissé à l’annonce du report de la réunion de l’Opep+, le marché l’interprétant comme un signe de discorde entre les membres du groupe.

Deux sources avaient indiqué à l’AFP que le report était lié à des divergences au sein du cartel, notamment des « désaccords entre (l’Arabie saoudite) et des pays africains au niveau des quotas » de production.

Pour John Evans, de PVM Energy, l’Arabie saoudite devrait ainsi « s’adresser à la Russie » pour des réductions de production, « et non aux pays africains producteurs de pétrole tels que le Nigeria et l’Angola ».

De plus, « l’Opep ne peut pas faire basculer le marché dans un déficit aussi facilement », rappelle M. Wilson, notant que la production hors du groupe, notamment « la production record des Etats-Unis et l’augmentation de la production du Brésil et du Guyana » compensent les réductions de production de l’alliance.