Les taux d’emprunt à 10 ans en zone euro continuaient à dévaler la pente jeudi, enchaînant les records à la baisse, toujours aiguillonnés par le vaste plan de rachat d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE).
La BCE semble avoir trouvé un rythme de croisière pour son programme monstre de rachat de dette, avec un montant de 9,8 milliards d’euros accumulé de lundi à mercredi soir, a indiqué jeudi Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE. Il a assuré que la BCE était ainsi « exactement sur la bonne voie » pour atteindre son objectif, à savoir un volume de 60 milliards d’euros par mois dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif (« quantitative easing » ou « QE »).
La BCE a mis en oeuvre ce programme de rachats de dettes publiques et privées, sur le modèle de la Banque d’Angleterre ou de la Réserve fédérale américaine, afin de relancer la très faible dynamique des prix en zone euro.
Toujours confronté à une demande en hausse face à une offre en voie de raréfaction, les taux d’emprunts restaient donc logiquement orientés à la baisse. Les taux souverains en zone euro poursuivent « leur baisse vers des niveaux historiquement bas au fur et à mesure des achats d’actifs par les banques centrales », ont noté les économistes de Natixis. « Les taux d’emprunts restent sous pression », ont également noté les stratégistes de BNP Paribas. « La raréfaction s’accentue dans certains endroits. Et la dette la plus exposée est celle de l’Allemagne », ont-ils ajouté.
Vers 10h30 (09h30 GMT), le rendement à 10 ans de la France évoluait à 0,453% après un record de 0,450%. La veille, il avait clôturé à 0,483% sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise par les États. Celui de l’Allemagne était pour sa part à 0,193% après avoir signé aussi un nouveau record à 0,190%, contre 0,209% mercredi soir.
Le taux à 10 ans de l’Espagne reculait à 1,057%, après un record à 1,052% contre 1,154% la veille, celui de l’Italie baissait à 1,041% après avoir touché un point bas à 1,037% (contre 1,128%) et celui du Portugal évoluait à 1,523% dans la foulée d’un record à 1,521% (contre 1,617%).
De son côté, le taux à 10 ans de la Grèce, qui ne bénéficie par pour le moment des rachats des la BCE, s’établissait à 10,613% contre 10,674% la veille.
AFP