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Le Luxembourg, un pays pas si cher ?


Selon la CLC, le Luxembourg est jusqu'à 10% moins cher que ses voisins. (Photo : LQ)

Dans un communiqué de presse, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) affirme que le Luxembourg n’est pas un pays cher, contrairement à ce que l’on peut penser.

Àl’approche de la rentrée, gros poste de consommation pour les ménages, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) affirme que le Grand-Duché est un pays compétitif en termes de prix des biens de consommation. La confédération va même plus loin, en affirmant que le commerce de détail, donc les produits, sont moins chers que dans les pays voisins, l’Allemagne, la Belgique et la France.

Pour corroborer ses dires, la Confédération luxembourgeoise du commerce s’appuie sur une étude, «Top 300», et sur plusieurs enquêtes réalisées par elle-même, dans le cadre de son programme de promotion «Shopping in Luxembourg, Good Idea». La confédération a également demandé à l’Observatoire de la formation des prix de «rechercher les prix de vente moyens de 343 produits avec le taux de rotation le plus élevé», et ce, dans différents rayons dont l’alimentation, l’entretien de la maison, l’hygiène et beauté, les boissons, les surgelés et la crémerie.

Différence de méthodologie

Verdict, le Luxembourg serait, selon la CLC, jusqu’à 10 % moins cher que d’autres pays. Dans le communiqué la CLC précise : «Dans ce Top 300, l’indice de prix atteste que le Luxembourg est en moyenne 0,95 % moins cher que la moyenne de la Grande Région. En comparaison directe avec ses trois voisins, le Luxembourg est 8,4 % moins cher que la Belgique, 10,3 % moins cher que la France et 2,3 % moins cher que l’Allemagne.»

Des chiffres qui vont à l’encontre de ceux publiés par la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, qui, le 15 juin dernier, avait présenté une analyse du «niveau et de l’évolution des prix des produits de grande consommation au Luxembourg et dans la Grande Région». Si la secrétaire d’État était heureuse de montrer que l’impact de la hausse de la TVA avait eu des effets moins prononcés que ce qui était attendu, l’analyse, sous l’égide de l’Observatoire de la formation des prix, avait quant à elle conclu que «la France et l’Allemagne étaient moins chères que le Luxembourg et plus compétitives dans tous les rayons à l’exception des liquides», alors que, toujours selon l’analyse du 15 juin, «le Luxembourg avait un avantage compétitif dans tous les rayons par rapport à la Belgique, avec en moyenne une différence de 3,3 %».

Du côté de l’office européen des statistiques, Eurostat, le Grand-Duché se positionne à la sixième place des pays européens en termes «d’indice du niveau des prix des services et des biens de consommation », c’est-à-dire des pays les plus chers. Dans ce classement, le Luxembourg est devancé par le Danemark, la Suède, la Finlande, le Royaume-Uni et l’Irlande. La CLC, dans son communiqué de presse, s’attarde plus en détail sur l’analyse de l’organe européen, qui, il est vrai, révèle que le Luxembourg est plus attractif concernant l’habillement, les chaussures, les articles électroniques, les voitures, les boissons alcoolisées et le tabac, que ses voisins.

Ainsi, la CLC remet en cause la méthodologie employée : «Pour mieux comprendre le classement du Luxembourg, il suffit de regarder la méthodologie du relevé des prix. Les écarts significatifs qui pèsent sur l’indice global sont dus aux familles de produits frais dont le pain, la viande, le poisson, les fruits et légumes ainsi que le lait. Or il s’agit de produits non standardisés avec des différences parfois notables en matière de qualité.»

Concernant les chiffres avancés par Francine Closener, le directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce, Thierry Nothum, nous a expliqué pourquoi il y avait une telle différence : « En fait, personne n’a tort, puisque c’est juste la méthodologie qui est différente, sans pour autant être fausse. L’étude sur laquelle se base la secrétaire d’État repose sur les prix de 100 000 produits, relevés par la société Nielsen (NDLR : spécialiste mondialement reconnu dans les relevés de prix) . Alors que dans notre méthodologie, nous avons filtré les produits, pour n’en garder que 380, c’est-à-dire les produits ayant la plus grande rotation, donc les plus vendu. C’est ce qui explique la différence de résultat. »

Si le Luxembourg reste un pays cher pour Eurostat et d’un point de vue global, notamment à cause des prix des loyers, s’agissant des produits les plus consommés, le pays apparaît comme compétitif et pas plus cher que la Belgique, l’Allemagne et la France. Une bonne nouvelle à l’aube de la rentrée.

Jeremy Zabatta