Dans un contexte de ralentissement économique mondial, le Luxembourg a montré une certaine résistance en 2019, indique le Statec dans une note mardi. L’institut de la statistique estime toutefois que les signaux d’une conjoncture négative se multiplient, annonçant un climat défavorable en 2020.
Les tensions et escalades commerciales à l’international combinées à une baisse des exportations, de la production industrielle et de l’investissement nourrissent ce contexte d’incertitudes avec pour conséquence un ralentissement économique, explique le Statec pour planter le décor.
La zone euro n’y échappe pas et tout particulièrement l’Allemagne, « premier partenaire du Luxembourg en termes d’échanges », souligne le Statec. Ce qui signifie que la croissance devrait demeurer faible en 2020, « aucun signe de redressement significatif n’émergeant » à l’horizon.
Emploi et PIB : progression freinée
Jusqu’à présent, le Grand-Duché n’a pas vacillé dans les soubresauts de l’économie, notamment grâce à « une croissance du PIB élevée au 2e trimestre ». Reste que la progression de l’activité à court terme devrait être contrariée par la dégradation de la situation mondiale. « Et l’emploi montre déjà des signes de ralentissement dans plusieurs branches », alerte le Statec. Ce qui se traduit dans les derniers chiffres du taux de chômage, reparti à la hausse. « La croissance de l’emploi ralentirait de 3,7% en 2019 à 3,2% l’année prochaine », selon les prévisions. Mais le taux de chômage devrait se maintenir à 5,3% de la population active, comme c’est le cas actuellement.
Pour ce qui concerne l’inflation au Luxembourg, après avoir dépassé les 2% au printemps, elle est aujourd’hui en repli à 1,2%. Ceci du fait de fortes hausses des prix à la consommation au second semestre de 2018, explique le Statec. Selon l’institut, le déclenchement de la prochaine tranche indiciaire prévue ce mois-ci va stimuler l’inflation avant que la gratuité des transports publics en mars viennent contrebalancer cet effet. En outre, il est à redouter un frein à la croissance des salaires (2,5% en 2019-2020 contre 3,3% en 2018).
Autre contrecoup à encaisser : les recettes publiques dont la progression devrait « considérablement » s’affaiblir. Selon les projections du Statec, « l’excédent public se maintiendrait proche de 2,8% du PIB en 2019, avant de tomber à 1,3% en 2020 ».
LQ