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Le directeur de la CSSF cité dans le scandale des Panama Papers


Claude Marx dirige depuis le début de cette année la CSSF, l'organisme chargé de surveiller la place financière. (Photo : Editpress)

Selon le journal belge Le Soir, Claude Marx, le patron de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a travaillé avec des sociétés offshore.

Du temps où il était directeur général adjoint de la banque HSBC, Claude Marx aurait participé à la gestion de plusieurs sociétés offshore et aurait entretenu des «contacts directs avec les représentants de Mossack Fonseca», le cabinet d’avocats panaméen situé au cœur de l’affaire des Panama Papers.

Parfois, le passé revient dans le présent comme un boomerang. Dans son édition de mardi, le journal belge Le Soir a révélé une information bien embarrassante pour Claude Marx, le directeur de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Avant qu’il devienne le gendarme de la Place luxembourgeoise, Claude Marx a exercé la fonction de directeur général adjoint de HSBC Private Bank au Grand-Duché de 1994 à 2011. Jusque-là, tout va bien.

Mais selon le quotidien belge, il aurait «personnellement participé à la gestion de sociétés offshore et entretenu des contacts directs avec les représentants de Mossack Fonseca», le cabinet d’avocats panaméen, acteur principal de l’affaire des Panama Papers, divulguée au début du mois. Ce sont des documents «rassemblés puis analysés par l’ICIJ (NDLR : le Consortium international des journalistes d’investigation) et ses partenaires» qui permettent d’affirmer cela.

Une conversation amicale et instructive

Toujours d’après Le Soir, l’actuel patron de la CSSF connaît bien Mossack Fonseca. Et pour cause, en mars 2010, «il fut enrôlé comme « nouveau contact » dans leur base de données bien que leur collaboration ait débuté au milieu des années 90.» C’est ce qu’on peut lire dans une note du cabinet panaméen. Cette inscription dans le répertoire de Mossack Fonseca a été «un préalable indispensable à la rencontre qui aura lieu quelques semaines plus tard» entre le directeur général adjoint de la banque HSBC Luxembourg et «un des représentants de Mossack», écrit le quotidien belge.

Le représentant du cabinet juridique résume la rencontre avec le Luxembourgeois dans une note, qualifiant la conversation d’amicale, durant laquelle Claude Marx a donné des «explications sur leur (NDLR : HSBC) approche des sociétés offshore». «Au sein de HSBC, ils ne font plus activement la promotion de ces services, mais si un client demande une structure de ce type, il peut acheter la société offshore auprès d’un autre prestataire et ils lui ouvriront un compte», dit Le Soir , en citant ce représentant.

Des allégations «historiques»

Les fichiers confidentiels pointent que dans les années 2000, Claude Marx a représenté la banque britannique comme «actionnaire dans plusieurs de ces offshores qui ont depuis lors été liquidées. Et sous sa direction, ce sont plusieurs dizaines d’offshores qui ont été créées par la banque luxembourgeoise et Mossack Fonseca», affirme le quotidien. Contacté mardi par Le Quotidien, le CSSF n’a pas souhaité commenter cette information. De son côté, la branche luxembourgeoise du groupe bancaire britannique a de son côté affirmé qu’«(il travaille) étroitement avec les autorités pour combattre la criminalité financière et infliger des sanctions». Pour la banque, «ces allégations sont historiques» et dans certains cas datent de 20 ans, «avant les réformes importantes qui ont eu lieu ces dernières années».

HSBC explique aussi que «(sa) politique énonce clairement que les comptes offshore peuvent rester actifs lorsque l’identité des clients a été vérifiée, lorsque les autorités (leur) ont demandé de maintenir un compte afin de pouvoir surveiller les activités ou lorsqu’un compte a été gelé sur base d’obligation de sanction.»

Aude Forestier