L’or a atteint lundi un niveau plus vu depuis octobre 2012, dopé par la prudence des investisseurs concernant le redémarrage de l’économie et dans un contexte de tensions sino-américaines.
Vers 10 h 10 (heure de Paris), l’or est monté jusqu’à 1 765,19 dollars l’once (31,104 g), un plus haut en sept ans et demi. Les éléments expliquant cette hausse sont les mêmes que la semaine dernière, a souligné Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank, qui cite « les doutes concernant une reprise économique (rapide), renforcés par les chiffres économiques américains désastreux de vendredi, les spéculations persistantes sur des taux d’intérêt négatifs aux États-Unis, le flot d’argent pas cher, l’augmentation rapide des niveaux de la dette nationale et les craintes d’un nouveau conflit commercial entre les États-Unis et la Chine ».
En avril, la production industrielle américaine a chuté de 11,2 %, la plus forte baisse mensuelle de l’histoire de cet indice, a indiqué vendredi la Banque centrale. Et dans l’ensemble du pays, les ventes au détail ont, elles, continué de dégringoler (-16,4 %). Le même jour, le ministère américain du Commerce a annoncé une série de mesures pour brider la capacité du groupe chinois Huawei à développer des semi-conducteurs à l’étranger grâce à de la technologie américaine. Les autorités chinoises ont répété dimanche qu’elles prendraient les « mesures qui s’imposent » pour défendre le géant des télécommunications et les autres entreprises chinoises.
L’or étant considéré comme une valeur refuge, il a tendance à s’apprécier en période d’incertitudes politiques ou économiques. Ces deux derniers mois, le métal précieux a en outre profité des mesures ultra-accommodantes des principales banques centrales, ces dernières ayant injecté des sommes inédites de liquidités dans l’économie. À cet égard, la hausse de l’or était « prévisible », a souligné Joshua Mahony, analyste pour IG.
LQ/AFP