Le chinois Ant, propriétaire du géant du paiement en ligne Alipay, prévoit de lever la somme record de 34 milliards de dollars lors d’une double opération à Hong Kong et Shanghai.
En pleine rivalité Pékin-Washington, ce montant colossal permet à la Chine communiste de s’afficher comme un mastodonte de la finance mondiale, dépassant les records habituellement enregistrés à Wall Street. Ant Group, affilié au leader chinois du e-commerce Alibaba, est un acteur incontournable du paiement électronique dans son pays avec son service Alipay.
Présent essentiellement en Chine continentale, ce système se présente sous la forme d’une application à télécharger sur son smartphone. Alipay permet de régler ses achats en ligne directement sur son écran ou dans les commerces au moyen de codes QR à scanner. Ant revendique un volume annuel de transactions dépassant les 118 000 milliards de yuans (14 400 milliards d’euros) et plus de 700 millions d’utilisateurs actifs par mois.
Dans deux communiqués distincts publiés lundi, Ant a annoncé qu’il vendrait à compter de mardi, sur la place de Hong Kong, 1,67 milliard de titres à 80 dollars hongkongais l’unité. Ant va également mettre sur le marché 1,67 milliard d’actions, au prix unitaire de 68,80 yuans à Shanghai, où le groupe veut également être coté.
Mieux qu’à Wall Street
Au total, l’opération dépasse donc les 34 milliards de dollars (28,7 milliards d’euros). Elle pourrait même tutoyer les 40 milliards de dollars si les options de surallocation sont exercées. Ce montant en ferait la plus importante entrée en Bourse de l’Histoire. Les titres de la firme à la fourmi bleue (« Mayi » en chinois) seront cotés à partir du 5 novembre.
Dès samedi, Jack Ma, l’emblématique fondateur d’Alibaba, s’était félicité de l’intérêt des investisseurs, avant même le lancement formel de l’opération. « C’est la première fois qu’une cotation aussi grosse, la plus grosse de l’histoire de l’humanité, se fait en dehors de New York », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Shanghai. « Nous n’en aurions pas rêvé il y a cinq ans, ni même il y a trois ans », s’est-il enthousiasmé, selon des propos rapportés par l’agence Bloomberg.
En s’introduisant à Shanghai et Hong Kong, Ant Group répond à l’appel de Pékin, qui souhaite voir les fleurons nationaux du secteur des technologies se coter sur les places boursières nationales, dans une période de rivalité économique et politique acérée avec les États-Unis.
LQ/AFP