Les demandes budgétaires du Parlement européen, qui réclame des effectifs supplémentaires pour 2023, suscitent de fortes réticences des États membres, dont les ministres du Budget sont réunis vendredi à Bruxelles.
Une conciliation se tient avec le Parlement européen pour tenter de trouver un compromis sur le budget global de l’UE pour 2023, que le Conseil (États membres) veut fixer à 183,9 milliards d’euros et le Parlement à 187,3 milliards (185,6 milliards pour la Commission). Les positions des institutions divergent sur plusieurs points.
Notamment sur le budget de fonctionnement du Parlement européen, qui demande 52 postes supplémentaires et une augmentation de l’enveloppe pouvant servir à l’emploi d’assistants parlementaires, de 228,6 millions d’euros.
Le vice-ministre tchèque des Finances Jirí Georgiev, chargé des négociations côté Conseil, a appelé ce vendredi à garder un niveau « stable » des effectifs. Le Conseil avait en juillet dernier fustigé les demandes du Parlement, rappelant la nécessité que « toutes les institutions fassent preuve de modération » dans un contexte d’inflation élevée.
« Cela fait partie du jeu habituel »
Les États membres jugent nécessaire de restreindre les nouveaux postes dans les institutions en raison également de l’indexation automatique des salaires des fonctionnaires européens sur l’inflation, qui représente pour 2023 une augmentation salariale de 6,9 %, a-t-on appris de sources européennes. Un diplomate européen juge « de plus en plus difficile d’expliquer, à un moment où les gens sont confrontés à des difficultés pour payer leurs factures d’énergie, où les gouvernements mettent en place des plans d’aide, que le Parlement demande toujours plus ».
Le Parlement indique de son côté que son budget prévu pour 2023 est de 2,2 milliards d’euros, en hausse de 3,96% par rapport à 2022, et explique que les 52 postes supplémentaires sont consacrés à la sécurité et la cybersécurité.
« Il est compréhensible que nous renforcions la résilience de nos institutions face à toutes les menaces hybrides auxquelles nous sommes confrontés à l’heure actuelle », a indiqué le rapporteur pour le budget du Parlement européen, l’eurodéputé allemand Niclas Herbst.
Le Conseil « veut mettre la pression sur le Parlement parce que nous avons de nombreux désaccords sur le budget général (de l’UE), cela fait partie du jeu habituel », a-t-il relativisé.