Selon le Statec, le Brexit est « fortement susceptible » de mettre à mal la santé économique du Grand-Duché, déjà ralentie depuis le début de l’année.
Dans son bulletin de conjoncture « Flash » de juin, publié ce jeudi, le Statec évoque une croissance « menacée » et s’inquiète en effet de la sortie de l’UE décidée par les Britanniques : « L’été 2016 débute par un bouleversement à l’échelle européenne avec la concrétisation du Brexit, un évènement fortement susceptible d’impacter négativement les performances économiques des prochains trimestres. » Le 3e trimestre risque ainsi d’être agité du côté des indices boursiers, et l’incertitude liée aux modalités du Brexit « est susceptible de déstabiliser fortement les marchés financiers au cours des prochains mois », relève le Statec. « D’autres conséquences négatives macroéconomiques sont à attendre, notamment via une baisse des échanges extérieurs entre le Royaume-Uni et l’Union européenne », poursuit l’institut statistique.
Début juin, deux études, dont une de l’agence d’évaluation financière S&P Global ratings, affirmaient que le Luxembourg serait l’un des pays les plus affectés par un Brexit, s’agissant d’un petit pays très dépendant de sa place financière, elle-même fortement liée au Royaume-Uni.
Ralentissement de la croissance au 1er trimestre
Le Statec relève par ailleurs que la croissance luxembourgeoise a connu « un certain ralentissement au début de 2016 », du fait d’une contribution « plus faible » des activités financières. Selon une première estimation, le PIB du Luxembourg a enregistré une progression de 0,7% sur un trimestre au cours du 1er trimestre (+4,4% sur un an). Une croissance qui reste meilleure que celle de la zone euro (+0,5% au 1er trimestre), mais qui marque un ralentissement, puisque le PIB luxembourgeois avait grimpé de plus de 1% sur chacun des trois trimestres précédents.
Portée principalement par les exportations de services non financiers, la croissance du 1er trimestre a souffert de la baisse de la consommation des ménages (-0,7%) – notamment de tabac, carburant et gaz -, alors que certains indicateurs (chômage en baisse, moral des ménages en hausse, rebond des ventes de voitures…) laissaient espérer mieux.
Surtout, le Statec note que la contribution du secteur financier à la croissance « tend à diminuer au cours des derniers trimestres », notamment du fait de la chute des indices boursiers. Ce qui impacte négativement les recettes fiscales telles que la taxe d’abonnement et les impôts perçus sur les entreprises financières.
Dans les autres branches, ce sont les services aux entreprises (notamment les activités juridiques et comptables) qui ont constitué le moteur de la croissance au 1er trimestre. L’industrie en revanche, pour laquelle les chiffres de production ont été nettement révisés à la baisse par rapport aux prévisions, a beaucoup moins contribué à la croissance du PIB.
L’institut manque encore d’indicateurs pour se prononcer sur le 2e trimestre 2016, « si bien qu’il est délicat d’anticiper l’orientation du PIB sur le printemps ».
Le Quotidien