L’Allemagne a franchi le pire de la crise économique déclenchée par la pandémie de coronavirus et est désormais sur la voie de la reprise, a déclaré dimanche le président de la Banque centrale de la première économie européenne.
« Nous avons connu ces derniers mois la plus grave crise économique de l’histoire de l’Allemagne (après guerre) », a déclaré Jens Weidmann dans l’édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. « La bonne nouvelle, c’est que le creux de la vague devrait être derrière nous maintenant et que les choses s’améliorent à nouveau », a-t-il ajouté, estimant toutefois que la reprise serait « relativement progressive ».
Le patron de la Bundesbank, qui ne s’est jamais privé de critiquer les politiques expansionnistes menées par la Banque centrale européenne (BCE), a en revanche exprimé son soutien aux plans de sauvetage et de relance économiques sans précédent lancés par Berlin pour protéger les entreprises et les emplois allemands. Le gouvernement conservateur d’Angela Merkel avait dévoilé en mars un plan de sauvetage géant de 1 100 milliards d’euros, rompant ainsi avec son dogme de ne pas créer de nouvelles dettes.
Début juin, il a annoncé débloquer 130 milliards supplémentaires sur deux ans pour soutenir l’offre, à travers notamment une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée, mais également la demande par des subventions aux familles. Réagissant aux commentaires selon lesquels l’Allemagne, autrefois connue pour être une nation « frugale », desserrait désormais considérablement les cordons de la bourse, Jens Weidmann a estimé que « l’image de la femme au foyer souabe est souvent présentée de manière erronée ». « Elle n’économise pas pour le plaisir d’économiser, mais pour qu’il y ait de l’argent qui puisse être dépensé de manière raisonnable quand il y a des moments difficiles. Et c’est précisément le cas ici ».
LQ/AFP