La Commission européenne souhaite aboutir rapidement à un accord cadre approuvé politiquement.
Les négociations sur le projet d’accord de libre-échange entre l’Europe et les États-Unis (TTIP) devraient passer à la vitesse supérieure cet automne, estime la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dans une interview publiée, vendredi.
«Je pars du principe que nos négociations vont accélérer cet automne, a déclaré Cecilia Malmström au quotidien allemand des affaires Handelsblatt. «Nous allons tout faire pour que d’ici à l’été prochain, il y ait un accord cadre approuvé politiquement. Ensuite, les textes seront soumis à un examen juridique, ils seront traduits dans toutes les langues de l’UE. Le TTIP pourrait passer devant le Parlement (européen) en 2018», a précisé la commissaire.
Pas de concession sur les standards
Les négociations autour de cet accord controversé ont perdu de la vitesse ces derniers mois, en raison notamment d’une opinion publique inquiète, voire hostile. Pour autant, Cecilia Malmström a maintenu l’objectif d’aboutir à un accord avec l’administration du président américain Obama, dont le mandat court jusqu’à la fin de 2016. Mais «si nous ne trouvons pas d’accord avec [cette administration], alors ce sera avec la suivante. Mon mandat dure encore quatre ans, personnellement, je ne suis pas pressée. Mais du point de vue de l’économie, il faudrait que ça progresse rapidement», a-t-elle poursuivi.
Face aux critiques, la Commission tente de jouer la carte de la transparence et de la pédagogie. Elle a rendu publics de nombreux documents sur les négociations, et lancé une consultation publique sur un des volets les plus controversés, l’ISDS. Cet acronyme désigne un mécanisme d’arbitrage que les États-Unis veulent intégrer dans le traité, mais qui alimente les craintes de voir les États obligés de se soumettre à la volonté des multinationales. «Nous garantissons qu’il n’y aura pas de régression des standards. Nous allons réformer le système ISDS, a affirmé la commissaire, ajoutant : Nous n’allons pas non plus autoriser quoi que ce soit aujourd’hui interdit dans l’Union européenne, ni les organismes génétiquement modifiés, ni les hormones dans le bœuf.»
TTIP serait le plus grand accord commercial du monde, portant sur environ 60 % de la production économique du globe et un marché colossal de 850 millions de consommateurs.
Le Quotidien / AFP