Accueil | Economie | La success story d’Apateq, à la conquête de l’Amérique

La success story d’Apateq, à la conquête de l’Amérique


Bogdan Serdan, directeur général d'Apateq, avec le Premier ministre Xavier Bettel. (photo Alain Rischard)

Jeune société luxembourgeoise, Apateq a reçu, jeudi, la visite du Premier ministre Xavier Bettel, plutôt en forme pour cette prérentrée, et surtout heureux de découvrir la success story d’une entreprise qui s’apprête à partir à la conquête du marché américain.

Apateq est une société spécialisée dans le domaine du cleantech, c’est-à-dire qu’elle est active dans le développement de technologies disruptives pour le traitement de l’eau, que ce soit pour le secteur maritime, le secteur industriel ou encore le traitement du lixiviat (liquide résiduel qui provient de la percolation de l’eau à travers un matériau) des sites d’enfouissement.

Mais la raison de la présence du Premier ministre était, pour Apateq, de montrer son savoir-faire sur une technologie de traitement des eaux de production et des eaux de refoulement issues de la fracturation hydraulique, donc dans le secteur de l’industrie du pétrole et du gaz, avant l’expédition d’une unité de traitement mobile aux États-Unis.

De nature curieuse, Xavier Bettel s’est montré attentif et intéressé. Le Premier ministre explique : « Lorsque que j’ai reçu le courrier d’invitation de Bogdan Serdan (NDLR : directeur général d’Apateq) , j’ai apprécié l’histoire de l’entreprise. J’ai également été impressionné par le développement de la société dans le domaine du cleantech, qui constitue un des axes majeurs de la politique de diversification économique du gouvernement. »

Pour la petite histoire, Bogdan Serdan avait confié au Premier ministre que lors des premiers mois de l’entreprise, seule une poignée d’employés s’était lancée dans l’aventure, et lui-même, n’était pas payé. Cela a bien changé et la start-up est sur le point de passer le cap en franchissant l’Atlantique. Aujourd’hui, Apateq a réussi à faire une levée de fonds de 5,8 millions d’euros auprès d’investisseurs basés au Luxembourg.

Des perspectives fortes

Le point fort d’Apateq réside dans deux axes : la mobilité et le coût. Il faut savoir qu’un baril de pétrole produit engendre entre 3 et 5 barils d’eau. Cette eau, polluée, est soit jetée, soit stockée dans la roche, soit traitée pour être réinjectée. À l’heure actuelle, par manque d’eau propre nécessaire à la fracturation hydraulique, des additifs chimiques sont utilisés pour remplacer l’eau, mais cela rend inutilisable une partie du pétrole qui contient des éléments chimiques, d’où la nécessité du traitement de l’eau.

Le traitement de ces barils d’eau coûte de 3 à 30 dollars par baril aux grands groupes spécialisés dans le pétrole, là où la technologie d’Apateq permet un coup en dessous du dollar. « Dans le monde, il y a 77 milliards de barils d’eau par an résultant de l’extraction du pétrole et du gaz. Sur les États-Unis, cela représente 22 milliards de barils par an », a souligné Bogdan Serdan.

Les unités d'Apateq sont développées et produites au Grand-Duché. (photo A.R.)

Les unités d’Apateq sont développées et produites au Grand-Duché. (photo A.R.)

Les perspectives d’avenir semblent prometteuses pour Apateq, qui dispose déjà d’une station pilote au Kansas. « La prochaine étape est d’installer une filiale, dans les prochains mois, à Houston. On espère l’ouvrir en octobre. Pour autant, nous garderons notre site luxembourgeois où tout est développé et produit », a expliqué le directeur général d’Apateq. Le Premier ministre a également tenu à connaître les perspectives en termes d’emploi.

« En juin 2013, nous étions six, puis dix. Nous sommes actuellement quatorze, bientôt quinze. En 2016, nous avons prévu un effectif de 30 personnes et en 2017, une centaine », a répliqué Bogdan Serdan, qui a également expliqué que la société devait parfois recourir à des intérimaires et des sous-traitants sur certains contrats, mais que le but à terme était de pouvoir étoffer la société par un effectif propre, soulignant que la main-d’œuvre au Luxembourg était moins chère qu’aux États-Unis.

Jeremy Zabatta